Thèse soutenue

En orbite de la ville numérique. Sociologie politique des cabinets de conseil satellites dans l'action publique urbaine

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Auteur / Autrice : Manon Laugaa
Direction : Gilles Pinson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 30/05/2024
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : Sociétés, Politique, Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Andy Smith, Valérie Boussard, Antoine Courmont
Rapporteurs / Rapporteuses : François-Mathieu Poupeau, Magali Nonjon

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse analyse le rôle des cabinets de conseil dans le déploiement de la ville numérique et les effets de leurs activités sur la recomposition de la gouvernance et de l’action publique urbaines. Elle propose une sociologie politique des cabinets spécialisés dans l’action publique numérique (données, smart city, etc.) en interrogeant à la fois le fonctionnement interne de ces organisations et leurs effets sur l’action publique. Cette approche permet de questionner la diversité du monde du conseil au public et la variabilité des pratiques professionnelles des consultants. Elle repose sur une enquête ethnographique de 4 ans dans un cabinet de conseil, sur l’observation participante de cinq missions auprès d’acteurs publics, sur l’analyse des productions des cabinets de conseil et sur 30 entretiens menés avec les consultants de ce cabinet, des fondateurs de cabinets concurrents et des clients publics. La thèse associe l’analyse des discours et des représentations des consultants avec celle de leurs pratiques. Le parti-pris de cette enquête est de prendre au sérieux les « valeurs » revendiquées par les cabinets de conseil en interrogeant les effets de ces valeurs sur les pratiques commerciales et professionnelles. Cette thèse documente la transformation de la ville numérique à travers l’analyse d’acteurs intermédiaires se positionnant entre acteurs publics urbains et entreprises privées et légitimant leur position par la menace que fait peser le capitalisme numérique sur la « souveraineté » des acteurs publics urbains. Bénéficiant de ressources d’expertises, de reconnaissance et/ou de réseau dans le monde de l’action publique urbaine, ces acteurs influencent le cadrage de l’action publique numérique. Ils participent notamment à instituer les données comme un enjeu politique à part entière pour les gouvernements urbains. Tout en défendant un rôle de moralisation et d’encadrement du marché de la ville numérique, les cabinets participent in fine à la dynamique de numérisation de l’action publique urbaine.