Le mandat autoritaire. Les sources du soutien élitaire à la redistribution en contexte de responsabilité électorale limitée
Auteur / Autrice : | Ahmed Fouad El Haddad |
Direction : | Olivier Costa, Baudouin Dupret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 26/04/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Andy Smith |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Guinaudeau, Claire Dupuy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Amandine Crespy, Patrick Dumont |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse examine les déterminants du soutien des élites à la redistribution dans un contexte de responsabilité électorale limitée. En s’appuyant sur le cas de la monarchie constitutionnalisée du Maroc, ce travail propose une réorientation conceptuelle, se démarquant des approches classiques de l’économie politique pour se concentrer sur les dynamiques internes aux élites et leur rôle dans le système politique. Trois déplacements conceptuels sont proposés : la conceptualisation de l’expansion des droits sociaux comme un problème de priorisation de l’action publique ; le passage de l’analyse des capacités des élites à mettre en œuvre des politiques redistributives à l’exploration de leurs préférences pour ces politiques ; et enfin, l’identification des sources de cette préférence dans les conditions qui renforcent, plutôt que minent, la position des élites. La thèse soutient que la préférence des élites en faveur de la redistribution découle d’un double mouvement. D’une part, elles adoptent une posture stratégique, se projetant en tant que défenseurs de la population, afin de tirer profit des effets-retour des politiques redistributives et d’améliorer leur position au sein de la coalition dirigeante. D’autre part, elles sont influencées par les contraintes et les dispositions façonnées par leur expérience professionnelle et sociale, vers lesquelles elles régressent devant l’incertitude du processus décisionnel. Pour réaliser ces déplacements, deux approches méthodologiques complémentaires sont mobilisées. La première est une approche macrosociologique, qui utilise des indicateurs originaux sur les préférences des élites dirigeantes – parlementaires et ministérielles – envers la redistribution au Maroc, obtenus par codage thématique des produits de l’action publique. La seconde est une approche mésosociologique, qui repose sur une comparaison entre un cas d’expansion des droits sociaux (la réforme des prix des médicaments) et un cas de retrait de ces droits (la suppression des subventions des hydrocarbures).