Émergence d’un discours-pays dans la littérature guadeloupéenne : l’exemple de la poésie (1946-1986)
Auteur / Autrice : | Ronald Selbonne |
Direction : | Lambert-Félix Prudent, Odile Hamot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 29/06/2024 |
Etablissement(s) : | Antilles |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Dynamique des environnements dans l'espace Caraïbes-Amériques (Pointe-à-Pitre ; 2022-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches et de ressources en éducation et formation (Les Abymes, Guadeloupe) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Lambert-Félix Prudent, Odile Hamot, Jean-Claude Carpanin Marimoutou, Frances J. Santiago Torres, Véronique Corinus |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Claude Carpanin Marimoutou, Frances J. Santiago Torres |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse examine l’émergence d’un discours-pays dans la littérature guadeloupéenne en suivant les poètes guadeloupéens entre 1946 et 1986. L’étude de cette période montre la manière dont s’installe un discours anticolonialiste alors que la colonie est censée s’éteindre avec la départementalisation de 1946. Ce discours anticolonialiste pose de fait l’autonomisation de la littérature guadeloupéenne. L’exploration de la poésie guadeloupéenne requiert un préalable : il existe une littérature guadeloupéenne dont le corpus doit être établi, ce à quoi s’attèle aussi ce travail de recherche. L’analyse associe histoire et littérature afin de saisir les conditions d’émergence de ce discours-pays et les contours de sa réalisation poétique. La nécessité d’établir le corpus guadeloupéen ancre cette thèse dans le champ de l’histoire littéraire, tout en revendiquant la liberté de s’emparer de toutes les méthodes critiques. En effet, cette littérature est le produit culturel d’un lieu, la Caraïbe qui peut être vu comme un trou noir qui aurait précipité toutes les données anthropologiques des différents peuples qui s’y sont télescopés : rien n’échappe à cette gravité absolue, aucune lumière normative, et au fond de la béance, le mystère, une nouveauté incertaine, un inconnu anthropologique catalysé par « la présence faustienne de l’Indien et du Nègre » ; autrement dit une présence individuelle et collective à trouver et à définir par les écrivains, et en général, par tous ceux qui pensent cette partie du Monde. Le refus de se cantonner à une seule méthode critique est une manière de coller à l’histoire de la Caraïbe, de dire le trou noir qui a invalidé les certitudes, les normes, les distinctions, les frontières philosophiques, anthropologiques, culturelles. Les nombreux inédits convoqués inscrivent cette thèse dans une perspective archivistique et mémorielle.