Thèse soutenue

Forest politics in the context of Global China : Essays on Chinese presence in Ghana's rosewood sector

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Auteur / Autrice : Anthony Baidoo
Direction : Philippe MéralSymphorien Ongolo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Politiques
Date : Soutenance le 25/03/2024
Etablissement(s) : Paris, AgroParisTech
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, environnement et sociétés (Montpellier) - Savoirs, environnement et sociétés (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Gilles Massardier
Examinateurs / Examinatrices : Annah Lake-Zhu, Justice Bawole, Emilie Dupuits, Catherine Tucker
Rapporteurs / Rapporteuses : Annah Lake-Zhu, Justice Bawole

Résumé

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Les relations diplomatiques entre le Ghana et la Chine datent du jour même où le premier a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne. A cette occasion, le vice-premier ministre chinois Nieh Jungchen, représenta son pays lors de la célébration de l'indépendance du Ghana le 6 mars 1957. Récemment, la question de l'exploitation des ressources naturelles, et du ‘bois de rose' a été l'un des principaux leviers des relations commerciales entre la Chine et le Ghana. Le bois de rose, également connu sous le nom de hong mu en mandarin, désigne un groupe de trente-trois espèces de bois durs tropicaux, dont beaucoup sont également des espèces en voie de disparition. La demande excessive de bois de rose en Chine a conduit à une exploitation accrue et souvent illégale dans de nombreux pays producteurs d'Asie et plus récemment en Afrique.Sur le plan théorique et conceptuel, cette thèse s'inspire de la théorie de l'accès, de la théorie des biens communs, de la théorie des incitations et de l'approche analytique des relations de de pouvoir centré sur les stratégies d'acteurs. Elle est basée sur une recherche empirique originale menée principalement au Ghana, où la première série de collecte de données s'est déroulée d'avril à août 2022, puis une seconde fut conduite d'avril à juillet 2023. La thèse analyse comment une pluralité d'acteurs de la chaîne commerciale du bois de rose procède pour avoir accès à cette ressource naturelle. Elle évalue l'impact de la présence croissante des acteurs chinois sur la gouvernance du bois de rose et les conséquences induites par cette présence sur les "biens communs" en zone rurale au Ghana. Elle évalue également les effets relatifs structures de gouvernance et les dynamiques de pouvoir observées entre les principaux acteurs du commerce du bois de rose entre la Chine et le Ghana pour une période de deux décennies (2000 - 2023).L'une des principales conclusions de la thèse est qu'il existe une importante asymétrie de pouvoir et de capacité de négociation entre les acteurs ghanéens et les acteurs chinois de la filière bois de rose. Dans la majorité des cas, les seconds tirent régulièrement profit du désordre et des faiblesses institutionnelles des premiers. La thèse met spécifiquement en évidence certains facteurs qui affectent les processus d'accès au bois de rose au Ghana : les modes d'appropriation foncière, les croyances culturelles, les capacités financières des acteurs, La qualité des réglementations gouvernementales et le degré de leur mise en œuvre. Cette recherche apporte une contribution originale sur les déterminants et conditions d'accès, par les acteurs chinois, aux ressources naturelles dans des contextes africains caractérisés par la persistance d'un "désordre politique". Elle dévoile plus précisément les réalités de l'architecture institutionnelle ghanéenne autour de l'exploitation des ressources naturelles et de la gouvernance forestière au Ghana. Enfin, ce travail pose les bases d'un questionnement fondamental sur l'avenir des politiques de gestion durable des forêts ghanéennes au regard de l'influence croissante de la Chine en Afrique.