Comprendre l'ennemi : représentations et pratiques de cadrage par l'armée de Terre française depuis 1945

Understanding the enemy : representations and framing practices by the French Army since 1945.

• Auteur / Autrice : Léa Michelis
• Direction : Frédéric Lambert, Stéphane Faudais
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Science politique
• Date : Soutenance le 26/09/2023
• Etablissement(s) : Université de Rennes (2023-....)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Droit et de Science Politique (Rennes ; 2022-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de l'Ouest : droit et Europe (Rennes)
• Jury : Président / Présidente : Anne Muxel
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Lambert, Stéphane Faudais, Anne Muxel, Frédéric Ramel, Damien Van Puyvelde, Gwendal Châton
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Ramel, Damien Van Puyvelde

Mots clés

Mots clés contrôlés

Algérie -- 1954-1962 (Guerre d'Algérie)

Guerre d'Indochine (1946-1954)

Guerre du Sahel (2003-....)

Prise de décision

Forces armées françaises

Ennemis

Sociologie militaire

Représentations sociales

Mots clés libres

Représentations collectives

Processus de cadrage

Sociologie militaire

Processus de cadrage

Ennemi

Analyse cognitiviste

Collective representations

Framing process

Military sociology

Decision-Making process

Enemy

Cognitivist analysis

Résumé

La thèse examine l’ennemi et ses représentations dans l’armée de Terre française depuis 1945 à partir de l’étude de quatre conflits qui donnent lieu à des opérations militaires françaises : la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie, le conflit en Afghanistan et celui au Sahel. S’inscrivant dans une perspective constructiviste proche de l’analyse cognitiviste, elle a pour but d’interroger la façon dont l’ennemi est conceptualisé, construit et rendu opérationnel par les officiers français. À partir d’une enquête qualitative reposant sur des observations et des entretiens semi-directifs et d’une enquête archivistique au Service historique de la Défense, la thèse analyse le système de représentations de l’ennemi en ce qu’il est produit par ceux qui l’ont combattu. Elle procède à une analyse à différents niveaux : de l’individu à l’état-major. Ainsi, la thèse éclaire en premier lieu ce que l’ennemi signifie pour les officiers en ce qu’il fait naître des affects, partagés, transmis dans la durée, donnant lieu à une mémoire de l’inimitié la plus hostile. Ensuite, elle interroge les représentations de l’ennemi construites par le renseignement militaire en tant qu’acteur premier d’une construction qui sert ensuite la décision au sein d’un état-major. La thèse s’intéresse aux notions de cadre et de cadrage au travers desquels l’ennemi est conçu et questionne, dans la dernière partie, la façon dont il devient un facteur de décision, tant que l’information à son sujet est diffusée au sein d’un état-major.

This thesis examines the enemy and its representations in the French Army since 1945 through the study of four conflicts that led to French military operations: the Indochina War, the Algerian War, the conflict in Afghanistan and the conflict in Sahel. From a constructivist perspective based on a cognitivist analysis, it aims to question the way in which the enemy is conceptualized, constructed and made operational by French officers. Using a qualitative survey based on observations and semi-structured interviews and an archival survey at the Service historique de la Défense, the thesis analyzes the system of representations of the enemy as produced by those who fought him. It proceeds to an analysis at different levels: from the individual to the general staff. The thesis first sheds light on the meaning given to the enemy by officers: it gives rise to shared affects, transmitted over time, and a memory of the most hostile enmity. Subsequently, it questions the representations of the enemy constructed by military intelligence as it is the first actor in this construction that will then serve the decision within a military staff. The thesis questions the notions of framework and framing through which the enemy is conceived and becomes a factor of the military decision, so long as the information regarding him is shared within a military staff.