L'empire de deux familles : la dynamique matrimoniale entre les clans Yelü et Xiao de l'Empire khitan (916-1125)
Auteur / Autrice : | Adrien Dupuis |
Direction : | Pierre Marsone |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes de l'Extrême-Orient |
Date : | Soutenance le 13/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie orientale (Paris ; 2006-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Étienne de La Vaissière |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Marsone, Bettine Birge, Damien Chaussende, Isabelle Charleux, Stéphane Feuillas | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bettine Birge, Damien Chaussende |
Mots clés
Résumé
L'Empire khitan, également connu sous le nom de dynastie Liao 遼, domina les marges septentrionales de la Chine et une majeure partie du Plateau mongol de 916 à 1125, jouant un rôle décisif dans la situation géopolitique de l'Asie orientale. Ses fondateurs sont surtout connus sous le nom sinisé de « Yelü ». Leur clan était uni par des alliances matrimoniales avec un groupe de clans appelé « Xiao » en chinois. Ces deux familles alliées s'organisaient respectivement en une « Tente horizontale » et en une « Tente des Oncles impériaux » qui se composait en réalité de deux clans patrilinéaires distincts. La présente thèse propose d'explorer les relations complexes qui liaient ces deux « familles » et de comprendre comment se comportait et se structurait la noblesse autour de ses mariages. La découverte depuis un siècle d'une grande quantité d'inscriptions funéraires a enrichi le corpus, jusque-là très maigre, des sources disponibles sur l'Empire khitan. Elle a notamment permis un déchiffrement partiel des écritures khitanes et, surtout, la reconstruction des généalogies de plusieurs grandes familles. Il en ressort que le système des deux « Tentes » scindait la noblesse de l'empire en deux groupes exogamiques. Ce système duel était doublé d'un système matrimonial exigeant qui ne laissait que peu de place pour l'établissement de stratégies matrimoniales, mais, au contraire, figeait les clans et les lignages dans une architecture clanique rigide. La noblesse khitane, bien qu'en apparence semblable à celle des Mongols, fonctionnait ainsi selon un modèle bien différent de celui que leurs successeurs imposèrent à travers la steppe eurasienne.