Thèse soutenue

Auto-optimisation de l'optique adaptative et caractérisation de systèmes exoplanétaires

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Auteur / Autrice : Nour Skaf
Direction : Anthony BoccalettiOlivier Guyon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Astronomie et Astrophysique
Date : Soutenance le 02/03/2023
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (Meudon, Hauts-de-Seine ; 2002-....)
établissement opérateur d'inscription : Observatoire de Paris (1667-....)
Jury : Président / Présidente : Guy Perrin
Examinateurs / Examinatrices : Anthony Boccaletti, Olivier Guyon, Marcel Carbillet, Vanessa Bailey, Maud Langlois, Pierre-Olivier Lagage
Rapporteurs / Rapporteuses : Marcel Carbillet, Vanessa Bailey

Résumé

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Avec plus de 5200 exoplanètes découvertes, notre compréhension de la formation et de l'évolution des planètes est mise à l'épreuve. L'étude de leur atmosphère et de leurs processus de formation est cruciale pour trouver et caractériser des planètes semblables à la Terre. Dans ce contexte, ma thèse s'articule autour de trois aspects visant cet objectif. J'ai d’abord étudié l'atmosphère des exoplanètes, avec trois Jupiter chauds (WASP-127b, WASP-79b et WASP-62b), observés en transit avec le télescope spatial Hubble dans le proche infrarouge. Leur analyse atmosphérique a révélé d'importantes caractéristiques de l'eau et la présence possible d'hydrate de fer (FeH). Outre la méthode des transits, la technique d'imagerie directe est unique pour évaluer la population de planètes géantes à longue période. Cependant, il est très difficile et pourtant nécessite de surmonter le grand contraste à une courte séparation angulaire, en présence de distorsions optiques de l'atmosphère terrestre et des optiques à l'intérieur de l'instrument. Elles induisent toutes deux des “speckles", qui imitent les signaux des exoplanètes. La technique d'optique adaptative vise à corriger les speckles atmosphériques, mais est aveugle à certains de ceux de l'instrument, également appelés non-common path aberrations (NCPA). J'ai développé un algorithme visant à reconnaître et corriger en continu le NCPA lors des observations du ciel nocturne. DrWHO (direct reinforcement wavefront heuristic optimization) utilise la caméra en plan focal pour auto-optimiser le système d’AO. Je l'ai validé avec des simulations, puis sur ciel, sur l'instrument SCExAO du télescope Subaru à Hawai`i, démontrant son efficacité, sa robustesse et sa flexibilité. L'imagerie directe est maintenant de plus en plus puissante pour comprendre comment les planètes se forment en observant les disques circumstellaires. Une illustration en est le système emblématique Beta Pictoris, une étoile entourée d'un disque de débris et d'au moins deux planètes géantes, clé pour comprendre les interactions et l'évolution disque-planète. J'ai analysé les premières données d'imagerie à haut contraste dans l'infrarouge moyen du système Beta Pictoris, observées avec l'instrument NEAR-VISIR sur le VLT. Bien que la planète b n'ait pas été détectée, j'ai mis des contraintes sur un possible disque circumplanétaire autour d'elle. Les données révèlent de multiples structures de disque, y compris l'amas de poussière connu sur le côté sud-ouest, observé pour la première fois en 2003. En utilisant des observations d'archives couvrant 16 ans d’observations, j'ai trouvé que son orbite était képlérienne et indiquait peut-être une planète. Pour conclure, on peut encore améliorer le développement de l'instrumentation avec DrWHO. Cela ouvre la voie à l'utilisation des informations sur le plan focal pour atteindre un contraste plus élevé, pour la prochaine génération de télescopes plus grands, et dévoiler les caractéristiques des populations d'exoplanètes.