Thèse soutenue

Histoire(s) d’une Maison et de ses archives : les vicomtes de Vila Nova de Cerveira, de l’ascension à la consolidation institutionnelle (XIVe-XVIIe siècles)

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Auteur / Autrice : Filipa Da Silva Lopes
Direction : Maria de Lurdes Pereira RosaOlivier PoncetPedro Almeida Cardim
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 07/12/2023
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Universidade nova de Lisboa
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Jean-Mabillon (Paris) - Centre Jean-Mabillon (Paris)
établissement opérateur d'inscription : École nationale des chartes (Paris ; 1821-....)
Jury : Président / Présidente : Amélia Aguiar Andrade
Examinateurs / Examinatrices : Maria de Lurdes Pereira Rosa, Olivier Poncet, Joseph Morsel, Judit Gutiérrez de Armas, António Camões Gouveia

Résumé

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La perception de la façon dont les groupes familiaux prémodernes se régulaient, s'organisaient, s'identifiaient et se reproduisaient est modelée par les archives organisationnelles qu'ils créaient, usaient et conservaient. Partant de cette prémisse, cette étude a analysé les archives des vicomtes de Vila Nova de Cerveira et d’un ensemble de générations familiales qui ont contribué à leur création et à leur conservation entre le XIVe et le XVIIe siècle, à savoir les générations des Lima, des Brito Nogueira et des Lima Brito Nogueira. Cette analyse a cherché à comprendre comment les générations familiales se sont documentées, comment elles ont transformé leurs documents en archives et comment elles les ont utilisées pour se consolider en tant que groupe doté d'un patrimoine, d'une mémoire et d'une identité propres. En bref, nous nous sommes demandé comment les usages des archives ont contribué à la consolidation institutionnelle de la Maison des vicomtes de Cerveira jusqu'au XVIIe siècle. Dans ce but, nous avons utilisé une approche en archivistique historique, qui cherche à croiser théories et méthodologies de l'histoire, de l'archivistique, des sciences de l'information et de l'anthropologie historique dans l'analyse des archives. La recherche est partie du présent, en interrogeant le fonds Visconde de Vila Nova de Cerveira et des Marques de Ponte de Lima et en cartographiant la documentation dispersée dans d'autres collections et qui, jadis, appartenant aux archives organisationnelles de ces groupes familiaux. Nous cherchons à comprendre les différentes intertextualités qui se sont accumulées au fil du temps et qui affectent l'intelligibilité du passé représenté dans ces documents. Afin de contextualiser les documents cartographiés pour les générations familiales étudiées, nous avons construit un cadre organique, selon le modèle systémique proposé par Malheiro da Silva, qui est mis à disposition, avec la description archivistique standardisée d'une partie de la documentation analysée, sur le logiciel AtoM. Nous avons également recueilli la documentation disparue entre-temps, mais mentionnée dans des inventaires produits par les familles elles-mêmes. Parallèlement, on a tenté de clarifier les différentes limites de la reconstitution réalisée, constituée par documentation existante et perdue, les options prises et les opérations effectuées sur la documentation. À la fin, une analyse qualitative du corpus reconstitué a été menée et elle a permis de conclure que les groupes étudiés se sont institutionnalisés principalement par la transmission des seigneuries et des vínculos, tout en formant une famille-institution ou Maison organisée, pour chaque génération, sous l'autorité d'un pater familias. Ces générations utilisaient leurs archives comme lieux de preuve de la possession de biens et de privilèges, comme facilitateurs de la gestion quotidienne des propriétés et de leurs revenus et, surtout à partir des générations Lima Brito Nogueira, comme support de récits sur la (les) mémoire(s) et l'(les) identité(s) du groupe. Nous avons constaté que les familles-institutions ont été des entités en constante structuration, tout comme les archives qui les ont soutenues. La consolidation institutionnelle dépendait, donc, d'un effort continu, réalisé par chaque génération, pour transmettre un patrimoine identitaire unificateur et identificateur du groupe à un représentant de la même génération ou de la génération suivante, ainsi que la documentation transformée en archive qui soutenait cette construction.