Thèse soutenue

La Nef des fous de Sebastian Brant dans les officines parisiennes (1498-1538)

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Auteur / Autrice : Jonas Kurscheidt
Direction : Christine Bénévent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, langue, littérature françaises et romanes
Date : Soutenance le 25/11/2023
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Jean Mabillon - Centre Jean-Mabillon (Paris)
établissement opérateur d'inscription : École nationale des chartes (Paris ; 1821-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Luce Demonet
Examinateurs / Examinatrices : Christine Bénévent, Olga Anna Duhl, Malcolm Walsby, Frédéric Duval, Joachim Knape, Anne-Laure Metzger-Rambach
Rapporteurs / Rapporteuses : Olga Anna Duhl, Malcolm Walsby

Mots clés

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Résumé

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Le Narrenschiff de Sebastian Brant est l’un des premiers best-sellers européens depuis l’avènement de l’imprimerie dans la seconde moitié du XVe siècle. Publiée d’abord à Bâle en 1494, l’œuvre est rapidement rééditée dans d’autres endroits, échappe au contrôle de son auteur, et suscite l’intérêt de plusieurs éditeurs cherchant à en tirer profit. Paris se révèle alors être la première terre d’adoption et la plus prolifique en matière de publications liées à ce livre. Sur les quinze Nefs des fous publiées dans cette ville entre 1498 et 1538, on ne compte pas moins de six éditions incunables qui ont vu le jour en moins de trois ans. Notre étude vise à examiner l’ensemble de ces quinze éditions, à retracer leur histoire, à mettre en avant leurs caractéristiques distinctives et à montrer leurs liens avec l’œuvre de Brant. En nous focalisant sur un lieu géographique spécifique, notre objet est d’abord de comprendre la dynamique éditoriale propre à Paris en identifiant les acteurs impliqués, en étudiant leurs stratégies éditoriales, en réévaluant la datation de certaines Nefs, en mesurant l’influence de la concurrence lyonnaise et enfin en poursuivant la trace de quelques Nefs supposées perdues. Mais notre travail porte également sur le texte de la Nef des fous, sur sa structure très spécifique et ses transformations, réorganisations et réinventions progressives, d’une Nef parisienne à l’autre. En ce sens, notre étude met non seulement en lumière l’inventivité et la créativité des éditeurs parisiens de la Nef et, au premier chef, des libraires Marnef, mais également le succès d’une formule, celle de la Nef des fous ainsi que la mobilité d’un texte qui n’a cessé d’évoluer au cours de la Renaissance et qui continue aujourd’hui encore de susciter la fascination de nombreux lecteurs.