De l'action collective pour relier transitions digitales et écologiques : Modéliser et expérimenter une nouvelle forme de co-design entre fournisseurs de données d'observation de la Terre et utilisateurs inconnusModelling and experimenting a new form of co-design between Earth-observation data providers and unknown users
Auteur / Autrice : | Raphaëlle Barbier |
Direction : | Pascal Le Masson, Benoît Weil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 24/03/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale SDOSE (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de gestion scientifique (Paris) |
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Kathrin M. Möslein |
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Le Masson, Benoît Weil, Nicolette Lakemond, Christophe Abrassart, Sylvain Lenfle, Irene Pluchinotta | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolette Lakemond, Christophe Abrassart |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Nos modèles de société sont aujourd’hui remis en question par de grands défis sociaux et environnementaux. Ces difficultés poussent notamment à explorer de nouvelles formes d’action collective, qui dépassent les frontières habituelles entre organisations et secteurs. C’est dans ce contexte que le « co-design » (ou co-conception) connait aujourd’hui un fort engouement, répondant notamment au besoin d’organiser des processus collectifs de conception impliquant de multiples acteurs. L’organisation de tels processus s’avère néanmoins particulièrement complexe. Il s’agit en effet de relier des acteurs qui évoluent dans des sphères différentes, qui n’ont que peu d’intérêts communs, et qui peuvent même ignorer leur existence respective. Autrement dit, ces acteurs semblent être séparés par une forme de « grande distance », apparaissant ainsi comme largement inconnus les uns des autres. Dans de telles conditions, une quelconque action collective semble loin d’être assurée, voire même envisageable.Cette thèse contribue à éclairer dans quelles conditions et sous quelles formes le co-design peut aider à organiser de l’action collective dans des situations de grande distance. En particulier, la thèse propose un modèle de co-design à « haute résilience ». Ce modèle a été construit et expérimenté dans le domaine de l’observation de la Terre, où la problématique de grande distance se pose de manière particulièrement aiguë, entre fournisseurs de données d'observation de la Terre et de potentiels utilisateurs. En effet, de nombreux acteurs pourraient bénéficier de ces données, comme des municipalités explorant des outils d'adaptation au changement climatique ou de réduction de la pollution de l'air; ou encore des entreprises impliquées dans le développement des énergies renouvelables. Ces potentiels utilisateurs restent néanmoins encore largement inconnus des fournisseurs historiques de données d'observation de la Terre.Les résultats de cette recherche ont été formalisés dans trois papiers académiques, chacun correspondant à un niveau d’analyse spécifique (micro, méso, macro). Ces résultats ont permis de caractériser le modèle de co-design à « haute résilience » selon quatre dimensions : ses méthodes et outils (« substrat technique »), son objectif cible (« philosophie gestionnaire »), les rôles et caractéristiques des acteurs impliqués (« relations organisationnelles »), et les mécanismes de conception à l’œuvre (« raisonnement de conception »).La thèse confirme ainsi que le co-design peut organiser de l’action collective même dans des situations de grande distance extrême où cela paraît a priori hautement improbable, à condition que le modèle de co-design prenne bien en compte cette problématique de grande distance. Le modèle de co-design à haute résilience a déjà de fortes retombées pratiques dans le domaine de l’observation de la Terre. Ce modèle ouvre également de nombreuses perspectives quant à l’organisation de nouvelles formes d’action collective, notamment dans l’optique de relier transitions digitales et écologiques.