Définir la responsabilité environnementale et sociale organisationnelle : Le cas de la consultation du cadre environnemental et social de la banque mondiale
Auteur / Autrice : | Alice Schoonejans |
Direction : | Véronique Perret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Gestion |
Date : | Soutenance le 04/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale SDOSE (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Dauphine Recherches en management (Paris) - Dauphine Recherches en Management |
établissement opérateur d'inscription : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pascal Gond |
Examinateurs / Examinatrices : Véronique Perret, Jean-Pascal Gond, Valentina Carbone, Géraldine Schmidt, Michael, S. Aßländer, Franck Aggeri | |
Rapporteur / Rapporteuse : Valentina Carbone, Géraldine Schmidt |
Résumé
Cette thèse explore la manière dont la responsabilité environnementale et sociale prganisationnelle (RESO) est définie face aux défis mondiaux et aux caractéristiques organisationnelles de plus en plus complexes et enchevêtrés. Cette étude utilise la réflexion de Ricoeur (1994) pour analyser les complexités associés à la définition de la RESO. Alors que ce sujet a traditionnellement été traité sous l'angle de la philosophie et du droit, cette étude s'appuie sur la littérature sur la responsabilité sociale des entreprises politiques, en particulier Schrempf (2012) utilisant Young (2006), afin de caractériser la responsabilité comme une construction toujours négociée. S'inspirant des travaux de Ricoeur (1994), Young (2006) et Neuhäuser (2014), cette étude développe davantage un cadre de définition de la responsabilité conçu pour soutenir une analyse de la RESO d'un point de vue des sciences sociales, en utilisant un ensemble de questions sur la responsabilité : qui est responsable ? Envers qui ? Pour quoi ? Sur la base de quelles normes ? Quel est le lien avec l'impact ? Cette étude utilise le cas de la clarification de la responsabilité de la banque mondiale dans le contexte de la négociation du cadre environnemental et social (CES), qui a fait l'objet de la consultation la plus étendue jamais réalisée à la banque mondiale. Afin de caractériser le contexte organisationnel de cette consultation, cette étude utilise la théorie de la méta-organisation (MOT, Ahrne et al., 2016), montrant l’intérêt de définir la banque mondiale comme une organisation dont les membres sont également des organisations. Le résultat comprend trois dimensions : (i) contextuelle, (ii) procédurale et (iii) substantielle : Les négociations de responsabilité sont ancrées dans un contexte organisationnel. La définition de la RESO à la banque mondiale est influencée par et influence différentes pressions organisationnelles : la pression bancaire, la pression méta-organisationnelle et les pressions liées à l'environnement concurrentiel de la banque mondiale. Les grands débats entre les parties prenantes du CES sur les questions de définition de la RESO peuvent être résumés par deux modèles émergents de la RESO responsabilité non exclusifs : la responsabilité en tant qu'assurance de la conformité, la responsabilité en tant que construction de la capacité et de la propriété. Une analyse substantielle du cadre résultant pointe vers la flexibilité accrue offerte par le cadre, qui peut être interprétée à la fois comme une bonne pratique ou comme une façon de retarder (et d'individualiser) la prise de décision organisationnelle sur la RESO dans un contexte de pressions organisationnelles accrues. À travers cette étude de cas, cette thèse contribue aux débats sur la RSE, la RSE politique et MOT sur la définition de la RESO. Premièrement, cette étude complexifie notre compréhension de la définition de la RESO, en nuançant la manière dont diverses parties prenantes peuvent être opposées ou alliées sur le sujet et en montrant comment les arguments et les dynamiques de pouvoir sont imbriqués dans ce contexte. Elle montre également que la négociation du CES n'est qu'un type de situation de négociation de la RESO, ouvrant ainsi la voie à de futures études sur le sujet. Deuxièmement, cette étude contribue à définir davantage les débats fondamentaux sur la RESO, en montrant le mécanisme organisationnel sous-jacent pour une RESO relativement (non) définie, et la résurgence résultante de l'individu dans la prise de décision en matière de RESO. Troisièmement, cette étude répond à l'appel de la RSE pour analyser davantage la responsabilité de l'État, en prenant en compte la distinction entre les économies développées et émergentes. Enfin, cette étude développe davantage la théorisation de la RESO dans les sciences sociales, en s'appuyant sur et en se détachant des prismes philosophiques et juridiques traditionnels de la définition de la responsabilité.