Thèse soutenue

Des imaginaires rivaux. Nationalismes britanniques et écossais, canadiens et québécois

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Auteur / Autrice : Jérémy Elmerich
Direction : Edwige CampAlain Gustave Gagnon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes
Date : Soutenance le 18/12/2023
Etablissement(s) : Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France en cotutelle avec Université du Québec à Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2021-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche sociétés et humanités (Valenciennes, Nord ; 2021-....)
Etablissement délivrant conjointement le doctorat : Institut national des sciences appliquées Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2019-....)
Jury : Président / Présidente : Jacques Beauchemin
Examinateurs / Examinatrices : Edwige Camp, Alain Gustave Gagnon, Alain Dieckhoff, Linda Cardinal, Guy Laforest, Gilles Leydier, Nathalie Duclos
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Dieckhoff, Linda Cardinal

Résumé

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Inscrite dans une sociologie historique du nationalisme, la présente thèse de doctorat s'intéresse à la confrontation des projets nationaux britanniques et écossais, canadiens et québécois, ainsi qu'à la mutation des références symboliques employées, dans l'horizon de la modernité. Cette trajectoire fait d'abord observer l'importance de ces rivalités, ainsi que des paramètres institutionnels propres à chaque État dans la construction des identités nationales en cause. Largement marqués par la concomitance, les itinéraires des nationalismes écossais et canadien-français, puis québécois, se distinguent non dans la manière dont les imaginaires qu'il déploient, mais quant à leur objet. Au sein de cette trame se déploie une analyse de discours portant sur les trois référendums d'autodétermination s'étant tenus au Québec en 1980 et en 1995, et en Écosse en 2014. Cette analyse est articulée autour de la notion totémique d'imaginaire national, empruntée à Benedict Anderson, laquelle fait l'objet d'un important effort de conceptualisation et d'opérationnalisation. À travers ces trois séquences référendaires portées à la comparaison, nous mobilisons un cadre analytique s'intéressant d'abord aux conceptions des identités nationales étatiques britannique et canadienne soutenues par leurs défenseurs, dans les rapports monistes ou pluralistes qu'elles entretiennent avec les identités subétatiques, dans l'affirmation de leurs historicités, de leurs fondements et de leurs fins, tant individuelles que communautaires. Puis, nous nous penchons sur les identités nationales subétatiques écossaise et québécoise, dans la manière dont les défenseurs de l'indépendance font valoir leurs ipséités respectives. À travers ces discours se font jour les termes d'une différence affirmée ; une différence dont les termes varient selon les acteurs, s'arrimant à la fois dans la mémoire collective (l'imaginaire rétrospectif), dans une compréhension spécifique du présent et des rapports à l'altérité qu'il consacre, tout en présumant le chemin à emprunter. C'est vers la manière dont les tenants de l'accession à la pleine souveraineté de ces entités envisagent l'indépendance que se voue le dernier temps de cette analyse de discours, révélant l'imaginaire prospectif d'acteurs y voyant la condition normale d'une nation, le moyen de résoudre une injustice historique par la rupture, la possibilité d'une autre société ou encore l'accession à la pleine maturité en forme de suite logique. À travers cette analyse sociohistorique soutenue par celle des discours référendaires se manifestent les mutations du nationalisme à travers la modernité. Elles se caractérisent par l'arraisonnement des imaginaires nationaux, la désubstantification des références collectives et la déflation de discours à teneur historique dont le mouvement pendulaire paraît de plus en plus magnétisé par un régime d'historicité où l'avenir, plus que le passé, fonde l'action.