Fractures politiques et sociétales à travers le monde : Du bouleversement des pouvoirs aux arbitrages et aux nouvelles stabilités
Auteur / Autrice : | François Vuillemin |
Direction : | Ludovic Laloux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire du monde contemporain |
Date : | Soutenance le 02/12/2023 |
Etablissement(s) : | Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2021-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche sociétés et humanités (Valenciennes, Nord ; 2021-....) |
Etablissement délivrant conjointement le doctorat : Institut national des sciences appliquées Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2019-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Ramu de Bellescize |
Examinateurs / Examinatrices : Ludovic Laloux, Ramu de Bellescize, Maki Fukuda, Gersende Piernas | |
Rapporteur / Rapporteuse : Ramu de Bellescize, Maki Fukuda |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse met l’accent sur des épisodes historiques contemporains marqués par des déchirures et des crises qui sont, dans une vision schumpétérienne de l’histoire, les accoucheurs de nouveaux ordres et de nouvelles stabilités.La thèse se veut le résultat d’une confrontation entre un passé professionnel qui a amené l’auteur à être témoin de certaines crises et des réflexions historiques et sociologiques qui permettent de les incorporer dans une perspective et une matrice d’histoire des idées. L’analyse des stabilités, puis des fractures politiques et sociétales ainsi que des processus complexe de recomposition politique, sociale, diplomatique ou stratégique, constitue le fil rouge de cette thèse. Elle est étayée par une description historique d’évènements et de situations particulières et par un retour sur des théories qui ont cherché, dans les sciences sociales, non pas tant à décrire les évènements qu’à en expliquer les ressorts.La thèse met en valeur, aux côtés de l’historien, les apports de l’économiste et du sociologue. L’économiste parce qu’il est mû par une volonté prospective et utilitariste visant à prévenir ou à minimiser les effets de ladite crise. Le sociologue, parce qu’il cherche à comprendre la façon dont les individus font évoluer la société mais aussi la manière dont celle-ci oriente les représentations du monde et par la même la manière d’agir de ceux qui en font partie. Quant à l’historien, il cherche, comme l’écrivait Hérodote, à « empêcher que le passé des hommes ne s’oublie avec le temps […] et (à) établir, enfin et surtout, la cause de la guerre qu’ils se sont livrée ». Fonctions explicative, prédictive et mémorielle, tels sont les rôles assignés à ces trois branches des sciences sociales qui permettent de percevoir leur complémentarité dans l’analyse des évènements et en particulier dans l’appréhension des phénomènes de rupture, de bouleversement et de recomposition politique et sociale.Dans cette mise en perspective théorique de tranches d’histoire, la thèse présente des sujets d’histoire contemporaine qu’il m’a été donné de « croiser », soit par mes activités professionnelles ou pour des raisons personnelles. Il s’agit notamment de l’approche des relations internationales de Georges Pompidou, en particulier dans sa relation avec les soviétiques, sujet que j’ai approfondi ayant eu l’occasion d’assurer le classement des archives privées du successeur du général de Gaulle et de pénétrer ainsi dans l’intimité d’une pensée politique.Ma thèse s’attarde également à la description des dynamiques de crise en mettant le projecteur sur des sujets qui n’ont, en apparence, rien de commun entre eux, ni géographiquement, ni par leurs déterminants culturels. Il s’agit de Chypre et du Venezuela, qui partagent des « histoires de crise » qui ont fini par échapper à leurs propres acteurs et aux grandes puissances censées les encadrer.En contrepoint à cette dimension de court terme et de surpondération des facteurs de hasard historique ou de charisme personnel, la thèse approfondit la construction historique d’une politique de développement multilatérale avec l’émergence sur la scène internationale des Petits États insulaires en développement. Elle présente également la construction historique d’une expérience qui relève d’une autre logique, celle d’un multilatéralisme imparfait, avec le G5 Sahel en recontextualisant la part respective d’une démarche authentiquement régionale et celle d’une instrumentalisation par des États non africains.La question des lignes de fracture, de la crise, de la stabilité et de l’instabilité parcourt l’ensemble des situations historiques abordées. Elle est consubstantielle à la vie de la société internationale et à l’histoire elle-même. Elle permet aussi de mieux saisir l’importance d’une « histoire de la crise » et des représentations, des croyances et des jugements moraux qui irriguent le travail historique et influent sur la transcription du passé par l’historien.