Singularité de la connectivité structurelle de la substance blanche du cerveau de l'Homme comparée à celle du chimpanzé
Auteur / Autrice : | Maëlig Chauvel |
Direction : | Cyril Poupon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique et imagerie médicale |
Date : | Soutenance le 27/03/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Electrical, optical, bio : physics and engineering (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Building large instruments for neuroimaging: from population imaging to ultra-high magnetic fields (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2020-....) |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sciences de l’ingénierie et des systèmes (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Stanislas Dehaene |
Examinateurs / Examinatrices : Nikolaus Weiskopf, Rogier Mars, Baptiste Mulot | |
Rapporteur / Rapporteuse : Nikolaus Weiskopf, Rogier Mars |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'espère humaine est le fruit d'une évolution longue et complexe. Les récentes avancées scientifiques ont montré que les traits à la fois physiques et comportementaux partagés par les Hommes ont pour origine un ancêtre simiesque qui aurait vécu autour de 6 millions d'années avant notre ère. Les humains font partie de l'ordre des primates et de ce fait partagent d'importants traits phénotypiques avec les autres grands singes. Parmi les hominidés, notre cousin phylogénétique le plus proche est le chimpanzé (Pan troglodytes), du genre Pan, avec qui nous partageons 96% de patrimoine génétique. Cette proximité entre le chimpanzé et l'Homme interdit leur utilisation en recherche clinique pour des raisons éthiques évidentes. Toutefois, l'existence de méthodes d'imageries non invasives telles que l'IRM ont rendu possible l'élaboration d'études visant à comprendre les différences et points communs entre le chimpanzé et l'Homme, afin de mieux comprendre la singularité qui leur est propre. L'IRM de diffusion est de nos jours une méthode bien connue d'exploration de la microstructure des tissus cérébraux. A ce jour, cette méthode reste la seule permettant d'imager la connectivité structurelle du cerveau. L'anatomie sulco-gyrale et la connectivité structurelle sont intimement liées, avec des fonctions cérébrales résultant des connections entre les différentes régions corticales et/ou avec la substance grise profonde via des faisceaux de fibres axonales peuplant la substance blanche cérébrale, et de ce fait, établissant des réseaux fonctionnels. Un des challenges majeurs des neurosciences, d'un point de vue évolutif, est de créer et comparer des modèles de connectivité du cerveau entre différentes espèces. Un atlas du cerveau du chimpanzé a été établi grâce à une cohorte de 39 chimpanzés (comprenant des données IRM anatomiques et de diffusion) provenant du centre de conservation “Yerkes National Primates Research Center (YNPRC, Atlanta, Université d'Emory)” et partagée par le Pr. William Hopkins (MD Anderson cancer center, Department of comparative medicine, Bastrop, Texas), dans le contexte de la chaire d'excellence Blaise Pascal. Un atlas de la substance blanche du cerveau de l'Homme a été établi grâce à une cohorte de 39 sujets humains (aussi avec des données IRM anatomiques et de diffusion), intentionnellement identique en genre et en nombre avec la cohorte de sujets chimpanzés. La contribution principale de cette thèse est la création de deux nouveaux atlas de la connectivité structurelle des cerveaux de l'Homme et du chimpanzé, résultant d'un pipeline d'analyse de données issues de l'IRM de diffusion utilisant des algorithmes avancés de clustering de fibres, et adapté aux deux espèces. La seconde contribution de cette thèse consiste en l'étude comparative de la morphologie des faisceaux de substance blanche profonds et superficiels, grâce à une autre approche de clustering basé sur l'algorithme dit “isomap” originellement développé pour la l'étude de la morphométrie sulco-gyrale. La dernière contribution de cette thèse est l'étude du faisceau fronto-occipital inférieur chez le macaque Fascicularis grâce à l'utilisation de l'IRM à très haut champ (11.7 Tesla), permettant l'exploration de la connectivité structurelle d'un faisceau controversé chez cette espèce.