Thèse soutenue

Différences de soins liées au sexe chez les personnes diabétiques de type 2 de la cohorte Constances

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Auteur / Autrice : Sylvain Paquet
Direction : Laurent RigalVirginie Ringa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie
Date : Soutenance le 22/12/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....) - Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations / CESP
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Canouï-Poitrine
Examinateurs / Examinatrices : Florence Canouï-Poitrine, Gladys Ibanez, Paul Frappé, Emmanuel Cosson
Rapporteur / Rapporteuse : Gladys Ibanez, Paul Frappé

Résumé

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Les personnes diabétiques de type 2 ont un risque relatif de mortalité toutes causes et cardio-vasculaires supérieur aux individus non diabétiques. Alors que les femmes diabétiques de type 2 ont un risque relatif de mortalité totale et cardio-vasculaire supérieur à celui des hommes diabétiques de type 2, des différences de soins reçus entre les femmes et les hommes diabétiques ont été mises en évidence en défaveur des femmes. Ces différences peuvent concerner à la fois les procédures de suivi comme le suivi biologique et le dépistage des complications, les soins de prévention comme la vaccination antigrippale, ou encore l'atteinte des objectifs thérapeutiques. Les raisons de ces différences entre les sexes sont complexes et encore insuffisamment comprises. L'objectif de ce travail de thèse est d'étudier différents aspects des soins délivrés aux personnes diabétiques de type 2 sous l'angle de la différence liée au sexe, selon 3 axes : 1) facteurs de risque cardio-vasculaires, 2) procédures de suivi, 3) soins de prévention vaccinale. Ce travail a été réalisé à partir de la cohorte Constances. Les inclusions ont eu lieu majoritairement entre 2012 et 2019. Lors de l'inclusion, les participants ont renseigné des auto-questionnaires sur leur santé et leur mode de vie. Ils ont ensuite bénéficié d'un examen médical au cours duquel un médecin a renseigné un questionnaire médical. Des mesures anthropométriques et un bilan biologique ont été réalisés. Les données de remboursements issues du SNDS ont été appariées aux données individuelles. La population d'étude était composée de 2541 diabétiques de type 2 pharmacologiquement traités. Nous avons montré que les femmes diabétiques n'avaient pas moins de statines que les hommes (OR= 0,82 [0,66-1,02], p=0,08). En revanche, celles présentant un haut risque cardio-vasculaire avaient moins de statines que leurs homologues masculins (OR=0,72 [0,56-0,92], p=0,01), sans différence selon le sexe en termes de puissance des statines délivrées (OR=0.84 [0,62-1,13], p=0,26). A risque cardio-vasculaire identique et à puissance de statine équivalente, les femmes avaient un LDL-C supérieur de 0,10 à 0,11g/l comparées aux hommes. Concernant le traitement antihypertenseur, les femmes avaient significativement moins de traitement par inhibiteurs du SRA que les hommes (OR=0,39 [0,27-0,56], p<0,001). Cette différence a été observée en monothérapie (OR=0,49 [0,29-0,83], p<0,001) et en bithérapie antihypertensive (OR=0,29 [0,15-0,56], p<0,001) mais pas en trithérapie ou au-delà. Ce résultat témoigne d'un retard à l'initiation d'un inhibiteur du SRA chez les femmes, alors que ce traitement est recommandé en première ligne de traitement de l'hypertension artérielle chez les diabétiques. Concernant les procédures de soins, nous n'avons pas observé de différence entre les femmes et les hommes pour la réalisation des examens biologiques de suivi (3 dosages annuels ou plus d'HbA1c (OR=0,92 [0,69-1,23], p=0,58) ; un bilan lipidique annuel (OR=1,2 [0,82-1,74], p=0,34) ; un dosage annuel de la créatininémie (OR=0,89 [0,58-1,36], p=0,60). Il en était de même pour le dépistage biannuel des complications macro-vasculaires chez un cardiologue (OR=0,95 [0,71-1,78], p=0,74) ou des complications micro-vasculaires chez un ophtalmologue (OR=0,92 [0,7-1,22], p=0,58). Pour la vaccination antigrippale, les femmes diabétiques étaient globalement plus à risque de ne pas entrer dans la vaccination antigrippale que les hommes (OR=0,77 [0,66-0,90], p<0,001), ainsi que celles de moins de 65 ans (OR=0,72 [0,60-0,86], p<0,001). Au final, nous avons mis en évidence de disparités des soins reçus entre les femmes et les hommes diabétiques de type 2. Ces résultats soulignent l'importance de repenser les approches de la gestion du diabète pour mieux tenir compte des spécificités de chaque sexe afin d'avoir des pratiques équitables pour obtenir une égalité de résultats entre les femmes et les hommes diabétiques de type 2.