Rôle des facteurs professionnels dans les cancers de la prostate : études EPICAP, PROtEuS et MCC-SPAIN
Auteur / Autrice : | Agathe, Chrisley, Wendy Bijoux |
Direction : | Florence Menegaux, Marie-Elise Parent |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Epidémiologie |
Date : | Soutenance le 02/02/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Danièle Luce |
Examinateurs / Examinatrices : Danièle Luce, Barbara Charbotel, Ann Olsson, Gwenn Menvielle | |
Rapporteur / Rapporteuse : Barbara Charbotel, Ann Olsson |
Mots clés
Résumé
Des associations positives entre le cancer de la prostate et certaines professions telles que les pompiers, les agriculteurs, les travailleurs des métaux lourds ou encore les travailleurs de nuit ont été observées dans plusieurs études et ont également fait l'objet de monographie par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Cependant, les faiblesses méthodologiques concernant l'évaluation de l'exposition professionnelle, le manque de puissance statistique ou la non-prise en compte de l'agressivité dans la plupart des études publiées constituent des freins pour émettre des conclusions fiables. Dans ce contexte, nous avons étudié le rôle des facteurs professionnels dans la survenue du cancer de la prostate, avec un intérêt particulier pour les cancers agressifs, d'abord à partir des données de l'étude cas-témoins française EPICAP, puis des données poolées d'EPICAP avec deux autres études similaires, PROtEuS réalisée au Canada et MCC-SPAIN en Espagne, regroupant 3859 cas incidents et 4359 témoins. Un historique professionnel complet pour tous les emplois occupés a été effectué suivie d'une description détaillée de chaque emploi. Des informations sur le travail de nuit de même que des données médicales, comme le score de Gleason pour les cas, ont également été collectées. Dans l'étude EPICAP, nous avons observé une augmentation du risque de cancer agressif dans les professions médicales, chez les membres des forces armées et les pêcheurs et de cancer faiblement agressif chez les législateurs et cadres supérieurs de l'administration publique et dirigeants d'entreprises ayant exercé au moins 10 ans. Les analyses poolées nous ont permis d'observer une augmentation du risque de cancer faiblement agressif dans les professions des services de protection [toutes professions confondues] exercées une dizaine d'années ou plus, particulièrement chez les pompiers. Une augmentation du risque de cancer faiblement agressif a également été retrouvée chez les policiers et les inspecteurs de la police judiciaire et détectives ayant occupé leur emploi moins de 10 ans. Quant aux analyses stratifiées sur le travail de nuit, une augmentation du risque de cancer faiblement agressif chez les pompiers et policiers, qui ont fait du travail de nuit pendant 10 ans ou plus, a également été retrouvée. Nos résultats soutiennent l'hypothèse d'un lien entre certaines professions et le risque de cancer de la prostate, particulièrement chez les travailleurs à col blanc qui exercent la même profession pratiquement toute leur carrière et chez les travailleurs des services de protection qui ont fait du travail de nuit, bénéficiant néanmoins d'un accès privilégié au dépistage.