Thèse soutenue

Photobiomodulation en dermatologie : rôle de Nrf2 dans la réponse anti-inflammatoire de la lumière visible

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Auteur / Autrice : Sara Salman
Direction : Saadia Kerdine-Römer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Toxicologie
Date : Soutenance le 20/11/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Innovation thérapeutique : du fondamental à l'appliqué
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Inflammation, microbiome, immunosurveillance (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine ; 2010-....)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de pharmacie (Orsay, Essonne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé et médicament (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Marcel Bonay
Examinateurs / Examinatrices : Franck Morel, Nicolas Lebonvallet, Sophie Achard, Stefan Martin
Rapporteurs / Rapporteuses : Franck Morel, Nicolas Lebonvallet

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La photobiomodulation (PBM), également connue sous le nom de thérapie par lumière de faible intensité, est une technologie en plein essor qui utilise de faibles niveaux d'énergie de lumière visible ou proche-infrarouge pour stimuler la régénération tissulaire, soulager la douleur et réduire l'inflammation. Elle est désormais un outil précieux en dermatologie cosmétique et médicale pour traiter de nombreuses affections cutanées. À ce jour, les mécanismes cellulaires et moléculaires responsables de l'effet anti-inflammatoire de la PBM n'ont pas été entièrement élucidés. L'objectif de cette thèse est d'étudier les mécanismes moléculaires mis en jeu dans la réponseanti- inflammatoire cutanée induite par la PBM.Dans ce travail de Thèse, nous avons adressé le rôle du facteur de transcription Nrf2 dans la réponse anti-inflammatoire à la lumière visible, vu que des études antérieures ont pu mettre en évidence le rôle clé de Nrf2 dans le contrôle de la composante inflammatoire cutanée, induite par des molécules allergisantes. Dans notre étude, nous avons utilisé un modèle de kératinocytes (KCs) humains primaires exposés au 2,4-dinitrochlorobenzène (DNCB), une molécule allergisante mimant un stress pro-inflammatoire. Grâce à des diodes électroluminescentes (LEDs), les KCs ont été exposés séparément à deux longueurs d'ondes : 660 nm et 520 nm, représentant la lumière rouge et la lumière verte, respectivement. Nous avons montré que ces deux longueurs d'ondes permettent l'activation de Nrf2 dans les KCs stimulés. De plus, la réponse inflammatoire mesurée par l'expression des cytokines pro-inflammatoires telles que l'IL-6, l'IL-8 et le TNF-α est significativement régulée par les deux types de lumières. L'approche par ARN d'interférence nous a permis de montrer que la régulation de la réponse inflammatoire par la PBM est Nrf2-dépendante. En effet, en absence de Nrf2, la lumière est incapable de moduler la composante inflammatoire induite par le DNCB.Pour approfondir notre compréhension des mécanismes moléculaires anti-inflammatoires, nos recherches se sont concentrées sur le rôle du Récepteur Transitoire Vanilloïde 1 (TRPV1), un canal ionique sensible à la lumière. Dans ce même modèle de KCs primaires, nous avons pu montrer que le blocage de TRPV1 par son antagoniste, la capsazépine, inhibe les effets bénéfiques de la lumière verte, suggérant que TRPV1 est une cible cruciale par laquelle la lumière verte exerce son activité thérapeutique en réduisant l'inflammation dans les KCs. Nos résultats ont également montré que le canal TRPV1 est essentiel pour l'activation de la voie Nrf2 par la lumière verte dans des conditions inflammatoires induites par un stress chimique.Afin de comprendre comment la lumière peut réguler le microenvironnement cutané, nous nous sommes intéressés aux cellules de Langerhans (LCs), cellules présentatrices d'antigène jouant un rôle crucial dans l'immunosurveillance cutanée. Dans des explants de peau humaine exposés au DNCB, nous avons montré que la lumière rouge régule l'activation des LCs en maintenant leur structure et dendricité, ainsi qu'en réduisant leur migration dans le derme.Dans l'ensemble, nos résultats soutiennent la fonction régulatrice de la PBM en modulant des cellules clés dans l'épiderme. Elle inhibe la composante inflammatoire primaire des KCs, principalement via la voie Nrf2, et réduit l'activation des LCs. Ces résultats soulignent le potentiel de la PBM en tant que thérapie prometteuse et non invasive pour les maladies inflammatoires cutanées.