Spectroscopie optique cohérente de boîtes quantiques InGaAs/GaAs dopées avec un unique atome Mn
Auteur / Autrice : | Jovana Filipovic |
Direction : | Olivier Krebs |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 21/12/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ondes et matière (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de nanosciences et de nanotechnologies (Palaiseau, Essonne ; 2016-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Sébastien Lauret |
Examinateurs / Examinatrices : Masha Vladimirova, Lucien Besombes, Shilpi Gupta | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Masha Vladimirova, Lucien Besombes |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Depuis plus d'une décennie, on sait faire croître des boîtes quantiques InGaAs/GaAs (BQs) dopées avec un seul atome magnétique tel que Mn. Cette avancée a permis d'étudier l'interaction d'échange sp-d à l'échelle microscopique. Dans le contexte des technologies quantiques, ces BQs dopées au Mn présentent une structure de niveaux et des règles de sélection optique d'un grand intérêt pour la mise en œuvre de protocoles quantiques basés sur l'intrication spin-photon. La réalisation d'une spectroscopie optique cohérente de ces QDs est la première étape vers leur application possible dans ce domaine. Jusque-là, les BQs InGaAs dopées au Mn dans un état de charge bien défini n'avaient été étudiées que sous excitation non résonnante par micro-photoluminescence (µ-PL). Pour exciter ces BQs de manière résonante, nous avons d'abord mis au point un microscope confocal à champ sombre basé sur le rejet du laser résonant réfléchi dans une configuration à polarisation croisée. Bien que nous ayons obtenu une extinction proche de l'état de l'art, la réalisation d'une véritable expérience de fluorescence par résonance s'est avérée difficile. En raison de diffusion spectrale élevée dans notre échantillon, le signal PL s'est avéré bien trop faible par rapport bruit de grenaille du laser réfléchi. Pour contourner ce problème, nous avons mis en œuvre une expérience de diffusion Raman résonante basée sur des transitions spécifiques de type Λ, ce qui nous a permis d'enregistrer le signal PL à une longueur d'onde différente de celle du laser résonnant, tout en donnant accès à l'étude de la cohérence des états de spin excités. Nous avons d'abord appliqué cette technique pour étudier le cas d'un dopant Mn passivé par un atome d'hydrogène H. Dans les matériaux III-V, le Mn agit comme un accepteur peu profond. La passivation à l'hydrogène vise à empêcher la formation de cet état accepteur en liant l'un des atomes d'As voisins du Mn à un atome d'H. La signature optique résultante observée dans le spectre PL standard a révélé des motifs complexes notamment en champ magnétique. Pour interpréter ces résultats, nous avons développé un modèle théorique traitant le dopant Mn compensé comme un système de spin 5/2 sous forte contrainte uni-axiale, donnant lieu à une structure de niveaux qui a pu être confirmée par nos mesures de spectroscopie résonante. Incidemment, l'accord de notre modèle avec les résultats expérimentaux a nécessité de considérer une interaction d'échange ferromagnétique trou-Mn, contrairement à l'échange anti-ferromagnétique typique dans les BQs II-VI et III-V. Nous nous sommes ensuite concentrés sur la spectroscopie de cohérence de BQs InGaAs dopées avec 1 Mn non passivé, afin d'étudier la cohérence entre différents états de spin. Nous avons d'abord utilisé un seul laser accordable pour scanner de manière résonnante les transitions d'un système en V, tout en mesurant la fluorescence due à la diffusion Raman résonnante vers un état spectateur. Les doublets d'Autler-Townes ont été résolues avec succès à puissance laser élevée, malgré l'élargissement inhomogène considérable des transitions optiques, ce qui a permis de mesurer les dipôles optiques. Pour décrire ce système, nous avons utilisé un modèle théorique basé sur les équations de Bloch optiques, qui a montré un excellent accord avec les résultats expérimentaux. Il nous a également permis d'estimer le temps de relaxation du spin entre les états fondamentaux ferromagnétique et antiferromagnétique. Par la suite, nous avons réalisé une expérience à deux lasers, l'un fixé sur l'une des transitions du système V tandis que l'autre balaie la transition restante. L'utilisation de deux lasers a permis de créer une cohérence entre les états de spin excités, ce qui détermine le contraste du doublet Autler-Townes mesuré par cette méthode. En modélisant ces résultats, nous avons pu démontrer que le temps de cohérence du spin des états excités est principalement déterminé par leur durée de vie radiative.