Thèse soutenue

Dimensionnement de sources térahertz produites par des plasmas d'air

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Auteur / Autrice : Alexandre Stathopulos
Direction : Luc Bergé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 19/10/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ondes et matière (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Matière sous conditions extrêmes (Bruyères-le-Châtel, Essonne ; 2021-....)
Référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Danielle Dowek
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Wolf, Ihar Babushkin, Peter Uhd Jepsen, Stefan Skupin, Caterina Riconda, Juliette Mangeney
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Pierre Wolf, Ihar Babushkin

Résumé

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Cette thèse se situe dans le cadre du projet ANR/MATURATION ALTESSE2 dont l'objectif était de fiabiliser la spectroscopie THz résolue en temps de matériaux énergétiques ou biologiques. Le rayonnement THz (1-100 THz) appartient au domaine infrarouge lointain. Sa période est semblable aux temps caractéristiques des mouvements ro-vibrationnels des macro-molécules (tissus organiques, explosifs ou drogues). Il est donc capable d'exciter ces transitions pour présenter un spectre de raies permettant l'identification du matériau analysé par spectroscopie. La méthode de production d'ondes THz étudiée consiste à focaliser une impulsion laser femtoseconde à deux harmoniques dans un gaz, ici l'air ambiant. Au régime d'intensités d'intérêt (10¹³⁻¹⁵ W/cm²), le faisceau laser ionise l'air par effet tunnel et engendre un plasma électronique parcouru par des courants, nommés « photo-courants », qui contiennent un terme THz provenant d'un mélange de fréquences entre le champ laser et la hausse de densité électronique. Celui-ci est alors rayonné typiquement sous la forme d'un cône d'angle d'ouverture ≈3°. Cette méthode est particulièrement adaptée à la spectroscopie car elle permet de générer des impulsions THz intenses (> 0,1 GV/m) et large-bande (< 100 THz), ce qui se différencie des sources usuelles présentant un spectre très piqué. Mon objectif a été d'optimiser ce procédé et d'améliorer la compréhension de ces mécanismes. Le rayonnement THz a été estimé à l'aide de deux modèles : le modèle Local Current qui néglige les effets de propagation laser pour donner une estimation 0D + t de l'amplitude THz générée, et l'équation 3D de propagation laser unidirectionnelle, qui est intégrée par le code de simulation CUP3D. Nous avons montré d'une part que polariser circulairement (état dit CP-S) les harmoniques laser permet d'augmenter l'énergie THz produite d'un facteur 4-5 par rapport au cas classique où ces fréquences sont polarisées linéairement (état dit LP-P), et d'autre part que l'état CP-S optimise le rendement de conversion parmi l'ensemble des polarisations laser elliptiques. De précédents travaux montrent que l'ajout d'harmoniques laser permet d'augmenter le rendement de conversion laser-THz d'un facteur allant jusqu'à 20 pour un faisceau LP-P. Nous rapportons que cette augmentation est moindre en polarisation CP-S, et que le cas LP-P devient plus efficace que CP-S au-delà de 5-6 harmoniques laser. Ensuite, l'intégration d'un modèle classique (plasma cylindrique homogène) permis de retrouver la distribution conique de l'émission THz mesurée lors d'une expérience. Nous proposons également un modèle d'émission conique plus complet prenant en compte les variations transverses du plasma et les aberrations optiques perturbant la propagation du faisceau laser. Ce modèle a été validé à l'aide de simulations 3D. Enfin, des estimations CUP3D ont montré que les aberrations optiques courantes (sphéricité, astigmatisme et coma) dégradent le spectre THz généré, qui est alors plus faible, plus fin et asymétrique dans l'espace.