Sonder la saturation des gluons dans les processus semi-durs γ(*)+p/A
Auteur / Autrice : | Emilie Li |
Direction : | Samuel Wallon, Lech Szymanowski |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 19/10/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Référent : Faculté des sciences d'Orsay |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....) | |
Laboratoire : Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie (2020-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Asmâa Abada |
Examinateurs / Examinatrices : Dimitri Colferai, Krzysztof Golec-Biernat, Jamal Jalilian-Marian, François Gelis, Charlotte Van Hulse | |
Rapporteur / Rapporteuse : Dimitri Colferai, Krzysztof Golec-Biernat |
Mots clés
Résumé
Dans les collisionneurs à haute énergie, les processus QCD impliquent au moins deux échelles: l’énergie dans le centre de masse s et une échelle dure Q^2 qui permet la factorisation des processsus en une partie dure calculable via les méthodes perturbatives des diagrammes de Feynman et une partie non-perturbative comme par exemple les fonctions de distribution de partons (PDFs). Cependant, des grands logarithmes peuvent apparaître compensant la petitesse de la constante de couplage. Ces corrections doivent être resommées et cela mène aux équations d’évolution Dokshitzer-Gribov-Lipatov-Altarelli-Parisi (DGLAP) aux énergies modérées. Dans la limite semi-dure, appelée aussi limite de Regge-Gribov, characterisée par s >> Q^2 >> Λ^2_QCD, des grands logarithmes de l’énergie doivent être resommés via l’approche Balitsky-Fadin-Kuraev-Lipatov (BFKL). Dans cette limite des hautes énergies, les gluons dominent la structure interne des nucléons et que ce soit dans le formalisme de BFKL ou de DGLAP, la distribution de gluon augmente avec l’énergie du centre de masse, ce qui ne peut pas continuer indéfiniment car cela mène à une augmentation des sections efficaces avec l’énergie qui éventuellement viole l’unitarité. Aux très hautes énergies, des effets non-linéaires comme la recombinaison de gluons ont été prédits, menant à la saturation gluonique. Des signes de cette saturation ont été trouvés dans les données expérimentales actuelles, mais aucune n’est concluante. Il est clair qu’une découverte sans ambiguïté de cette saturation gluonique nécessite l’identification et le calcul précis au-delà de l’ordre dominant d’observables sensible à la physique de la saturation. Cette thèse participe aux récents efforts menés par la communauté des hautes énergies afin d’atteindre ce but. Deux théories effectives équivalentes, qui sont toutes deux introduites dans le manuscrit, sont utilisées dans les calculs analytiques d’observables variées pouvant être étudiées expérimentalement au Grand collisionneur de hadrons (LHC) via des collisions ultra-périphériques ou dans des collisionneurs futurs, principalement le collisionneur électron-ion (EIC) et le Grand collisionneur électron-hadron (LHeC) via des diffusions profondément inélastiques inclusives ou diffractives. Nous proposons et étudions tout particulièrement deux nouvelles classes de processus dans le but de mettre en évidence la saturation gluonique. Tout d’abord, l’approche des ondes de choc est utilisée dans le calcul à l’ordre sous-dominant en perturbation des sections efficaces de production diffractive d’une paire de hadrons et de production diffractive d’un seul hadron dans une collision γ(*) + p/A, le photon pouvant être réel ou virtuel. Nous démontrons d’abord que les différentes divergences (molles, colinéaires, en rapidité et ultra-violettes) s’éliminent entre elles puis nous extrayons analytiquement le terme fini. Par ailleurs, nous calculons à l’ordre dominant, à l’aide du formalisme du condensat de verre de couleur, la section efficace de production inclusive de quarkonium + gluon dans une collision profondément inélastique.