Thèse soutenue

Matière noire scalaire auto-interagissante : du freinage gravitationnel aux prédictions sur les ondes gravitationnelles

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Auteur / Autrice : Alexis Boudon
Direction : Patrick Valageas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 28/09/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de physique nucléaire (Orsay). Division de physique théorique. Journées d'études (8 ; 1978 ; Aussois, Savoie, France)
Référent : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Danièle Steer
Examinateurs / Examinatrices : David Fonseca Mota, Julien Lavalle, Yann Mambrini
Rapporteurs / Rapporteuses : David Fonseca Mota, Julien Lavalle

Résumé

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L’absence d’observations directes de la matière noire froide motive une meilleure compréhension des scénarios alternatifs. En particulier, les scénarios impliquant des bosons ultralégers de masse inférieure à 1 eV ont connu un regain d’intérêt ces dernières années. Ils préservent les succès du modèle standard de matière noire froide à grande échelle, mais altèrent la dynamique aux échelles galactiques. L’ajout d’auto-interactions à de tels scénarios confère à la matière noire un comportement semblable à celui d’un fluide avec une pression effective non négligeable, la distinguant de la matière noire ultralégère conventionnelle. Nous avons étudié l’accrétion et la friction dynamique appliquée sur un trou noir se déplaçant dans un nuage de matière noire, tant dans le régime subsonique que supersonique. Nos résultats révèlent que si le régime subsonique implique principalement l’accrétion, le régime supersonique introduit une friction dynamique supplémentaire caractérisée par un terme similaire à celui obtenu par Chandrasekhar dans le cas de particules sans collisions. Néanmoins, dans les deux régimes, l’intensité de la force d’accrétion et de la friction dynamique reste inférieure à celle observée pour la matière noire froide ou ultra-légère sans collisions. En utilisant ces résultats, nous avons analysé les effets de ces forces sur les signaux d’ondes gravitationnelles émis par des binaires de trous noirs se trouvant à l’intérieur d’un nuage de matière noire scalaire auto-interagissant. En première approximation, des termes de correction aux ordres -4PN et -5.5PN apparaissent, exerçant une influence sur la phase du signal d’ondes gravitationnelles. Les observations prospectives de LISA et de B-DECIGO ont le potentiel de détecter ces effets sur un large spectre de masses scalaires et de couplages d’auto-interactions. Bien que des détecteurs tels que ET et Advanced LIGO puissent également identifier ces effets, leurs capacités de détection sont limitées à un espace de paramètres plus restreint. Notre analyse démontre que les cas où la détection de ces effets est la plus probable sont les Inspirales à Rapport de Mass Extrême (EMRIs) observées par LISA. Actuellement, cette approche est la seule permettant de contraindre la matière noire scalaire auto-interagissante ayant des nuages de dimensions inférieures à 0,1 pc.