Thèse soutenue

Dynamique de la poussière martienne

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Auteur / Autrice : Yann Leseigneur
Direction : Mathieu Vincendon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Astronomie et Astrophysique
Date : Soutenance le 26/09/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d'astrophysique spatiale (Orsay, Essonne ; 1990-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Schmidt
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Douté, Aymeric Spiga, Anni Maattanen, Jérémie Lasue, Ann Carine Vandaele
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvain Douté, Aymeric Spiga

Résumé

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La poussière martienne, omniprésente sur Mars (surface et atmosphère) et composée de particules minérales de l'ordre du micron, est une composante fondamentale de l'atmosphère martienne modifiant notamment l'équilibre thermique locale et donc la circulation atmosphérique. Cette poussière, soulevée depuis la surface et injectée dans l'atmosphère par des mécanismes identifiés comme la saltation ou des tourbillons convectifs (dust devils) mais dont l'intensité et l'importance ne sont pas encore bien évaluées, est très mobile, formant des tempêtes de poussière d'une échelle locale (< 2000 km), régionale (> 2000 km) et planétaire dans de rares cas. Des études sur la poussière atmosphérique sont menées depuis la fin des années 1960 à partir de données orbitales, notamment de l'imagerie permettant de suivre l'évolution des tempêtes de poussière, mais aussi à partir de spectroscopie en infrarouge thermique permettant de calculer une épaisseur optique de poussière à 9,3 µm (bande d'absorption des silicates), et depuis la fin des années 1990 depuis la surface avec des mesures d'épaisseur optique en proche infrarouge. La poussière se déplace également sur la surface, dont certains de ces mouvements présentent des points communs avec les Recurring Slope Lineae (RSL), des mouvements linéaires sombres saisonniers et récurrents observés sur des pentes raides. Les RSL occupent une place particulière depuis leur découverte (début des années 2010), car ils ont été d'abord associés à des écoulements d'eau liquide. Des processus secs sont maintenant privilégiés, dont certains impliquent la poussière.La première partie de cette thèse se concentre sur l'étude de la poussière atmosphérique à l'échelle globale à partir des données du spectromètre-imageur proche infrarouge OMEGA à bord de Mars Express (ESA). Une méthode de détection automatisée de la poussière atmosphérique a été développée durant ce doctorat, basée sur la diminution de la bande d'absorption du dioxyde de carbone gazeux à 2 µm engendrée par la présence de poussière dans l'atmosphère. Cet indicateur de présence a ensuite été converti en une épaisseur optique de poussière à 0,9 µm à partir des mesures directes en proche infrarouge réalisées depuis la surface par les Mars Exploration Rovers (NASA) lors de co-observations avec OMEGA. Cette méthode a permis de construire, à partir de plus de trois années martiennes de données OMEGA (2004-2010), des cartes globales saisonnières d'épaisseur optique et des diagrammes spatio-temporels. Ainsi, une recherche de signes précurseurs de la tempête globale de 2007 (MY 28) a été menée, mais aussi une étude de la variation spatiale et temporelle de la taille moyenne des particules de poussière, à partir d'une comparaison avec des données thermiques à 9,3 µm.La seconde partie de thèse est dédiée à l'étude des mouvements de surface appelés RSL et de leur lien avec la poussière. Une première corrélation spatio-temporelle a été constatée entre l'activité annuelle d'une région de RSL de l'hémisphère nord et l'activité de la poussière atmosphérique (via l'épaisseur optique calculée à partir des données OMEGA), ainsi qu'au niveau de certains sites de l'hémisphère sud. Une étude plus approfondie d'un site de ce dernier, le cratère de Hale, a été menée en réanalysant les images haute résolution de la caméra HiRISE/MRO (NASA) avec un a priori de soulèvement/dépôt de poussière afin d'expliquer ce qui est observé. Cette nouvelle caractérisation de l'activité des RSL de Hale a ensuite été comparée aux mesures locales d'épaisseur optique, permettant d'élaborer un modèle de formation des RSL à partir de ce site, mélangeant des allongements de type avalanche sèche de poussière et des allongements plus progressifs possiblement (ré)activé par des vents.