Thèse soutenue

Impact de la polarité et de la spécificité des lymphocytes T dans la protection contre l'infection par le SARS-CoV-2

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Auteur / Autrice : Imran Lahmar
Direction : Laurence Zitvogel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du Cancer
Date : Soutenance le 05/09/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cancérologie : biologie-médecine-santé (Villejuif, Val-de-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Immunologie anti-tumorale et immunothérapie des cancers (Villejuif, Val-de-Marne) - Immunologie anti-Tumorale et Immunothérapie du Cancer
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Gabriel Perlemuter
Examinateurs / Examinatrices : Gabriel Perlemuter, Sophie Hüe, Salima Hacein-Bey-Abina, Eric Tartour, Gérard Eberl
Rapporteur / Rapporteuse : Sophie Hüe, Salima Hacein-Bey-Abina

Résumé

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La pandémie de COVID-19 causée par le virus SARS-CoV-2 a nécessité une compréhension approfondie de la réponse immunitaire afin de développer des stratégies de prévention et de traitement efficaces. Rapidement, la communauté scientifique a démontré que l'immunité humorale induite par l'infection ou la vaccination était capable de générer des anticorps protecteurs neutralisants contre l'infection et la sévérité de la maladie chez l'homme. Cependant, il a été observé que la protection conférée par ces anticorps diminue rapidement dans le temps, en raison de l'échappement des variants du SARS-CoV-2 aux capacités neutralisantes des anticorps, ainsi qu' à la diminution de leur concentration au fil du temps. Il a également été démontré que la vaccination et l'infection peuvent induire une immunité cellulaire médiée par les lymphocytes T. Cette immunité semble persistée plus longtemps que l'immunité humorale et serait capable de reconnaître plus efficacement les différents variants du SARS-CoV-2. Des résultats expérimentaux chez l'homme et dans des modèles animaux ont suggéré que ce type d'immunité pourrait également jouer un rôle protecteur complémentaire à l'immunité humorale. Cependant, les caractéristiques moléculaires de cette immunité cellulaire protectrice ne sont pas encore bien définies. Cette thèse s'est donc concentrée sur l'impact de la polarité et de la spécificité des lymphocytes T sur la protection contre l'infection par le SARS-CoV-2. Premièrement, nous avons caractérisé de manière extensive la polarité et la spécificité des réponses immunitaires cellulaires spontanées ou induites par l'infection naturelle. Nos résultats ont révélé que la polarité Th1 était associée à une protection contre l'infection. De plus, nous avons identifié les réactivités dirigées contre la zone RBD (Receptor Binding Domain) comme étant les plus importantes dans ces réponses protectrices. Ces résultats ont posé les bases pour le développement d'un test cellulaire permettant de suivre à grande échelle ces réponses immunitaires protectrices. Deuxièmement, nous avons examiné l'effet de la vaccination sur la réponse immunitaire cellulaire. Nous avons confirmé que le nombre de vaccinations était en effet capable de renforcer l'immunité cellulaire dirigée contre la zone RBD. Nous avons identifié les patients atteints de maladies hématologiques malignes comme une population vulnérable chez laquelle la réponse immunitaire cellulaire était altérée malgré la vaccination. Dans cette population, les réponses immunitaires dirigées contre la zone RBD étaient très importantes pour la protection contre l'infection. Nous avons égalexploré l'évolution de la réponse immunitaire au fil du temps et en fonction du nombre de doses de vaccin administrées. Nos analyses ont révélé une diminution des concentrations de l'interféron gamma (IFN-y) avec le temps, jusqu'à atteindre une stabilisation durable, confirmant la longévité des réponses cellulaires. Nous avons également mis en évidence l'échappement du variant Omicron à la protection conférée par la sécrétion d'IFN-y anti-RBD. Cette constatation a souligné le besoin urgent de nouveaux biomarqueurs pour évaluer l'efficacité de la vaccination contre le variant Omicron. Dans ce contexte, nous avons identifié la chimiokine CXCL10 comme un potentiel marqueur d'efficacité vaccinale. En conclusion, cette thèse a contribué à une meilleure compréhension de la réponse immunitaire induite par le SARS-CoV-2 et les vaccins. Les résultats obtenus offrent des outils pour orienter les politiques vaccinales et le développement de nouveaux vaccins. De plus, l'identification de nouveaux biomarqueurs et l'exploration de la polarité et de la spécificité des lymphocytes T ouvrent des perspectives prometteuses pour le développement de vaccins personnalisés. Ces avancées sont cruciales dans la lutte contre la pandémie de COVID-19 et pour se préparer aux futures épidémies virales.