Thèse soutenue

« La seul ligne juste » : une histoire transnationale du maoïsme français dans le Mexique catholique de la fin des années soixante

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Auteur / Autrice : Jorge Puma Crespo
Direction : Frank GeorgiJaime M. Pensado
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 24/05/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay en cotutelle avec University of Notre Dame
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Sociales et Humanités
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (France). Equipe (Nanterre)
référent : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Humanités-Sciences du patrimoine (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Edward Beatty
Examinateurs / Examinatrices : Geneviève Verdo, Véronique Hébrard, Darren Dochuk, Nikhil Menon, Eugenia Palieraki, Nicolas Hatzfeld
Rapporteurs / Rapporteuses : Geneviève Verdo, Véronique Hébrard

Résumé

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Ma thèse analyse les liens entre le radicalisme français, l'activisme catholique post-Vatican II et les mouvements de protestation mexicains afin de fournir la première histoire transnationale de la Política Popular (Politique populaire). Ce groupe maoïste, le plus influent du Mexique, trouve ses racines dans l'éducation intellectuelle d'Adolfo Orive, élève de l'économiste Charles Bettelheim, qui a passé quatre ans à Paris dans les années 1960.Je m'appuie sur des sources d'histoire orale et des archives officielles et privées de cinq pays pour construire un récit à plusieurs niveaux du maoïsme français et situer le cas mexicain et ses militants dans le contexte mondial plus large du militantisme de gauche des "Global Sixties" (c.1956-c.1976). Il s'agit d'une époque de radicalisme en Amérique latine qui a accordé une grande attention à l'impact de la Révolution cubaine et à la présence impérialiste des États-Unis dans la région, mais qui n'a pas tenu compte du rôle de l'Europe occidentale, de la Chine maoïste et de la question religieuse.Pour compliquer ce récit, je soutiens que l'idée d'une politique de ligne de masse qui a largement défini l'époque se superpose aux aspects progressistes du catholicisme. Les dirigeants de ces deux mouvements ont permis la formation de coalitions politiques et ont partagé une compréhension similaire des modèles de développement économique (industrialisation, migration vers les villes, agitation rurale) qui ont permis l'émergence d'un "scénario" maoïste d'activisme dans les communautés rurales, d'insertion dans le syndicalisme de l'industrie métallurgique et de mobilisation des nouveaux migrants urbains. Issues des universités parisiennes, des écoles de Pékin et des milieux catholiques, les idées révolutionnaires françaises de l'époque ont joué un rôle fondamental dans l'émergence d'une gauche transnationale qui s'est identifiée à la Révolution culturelle chinoise. Il s'agissait d'un phénomène mondial avec des parallèles en Europe occidentale et dans les Amériques, qui a façonné le destin de la Nouvelle Gauche.En plus de rassembler les études sur la Nouvelle Gauche radicale et le catholicisme progressiste dans le contexte transnational des Global Sixties, je décentre l'histoire du radicalisme étudiant au Mexique à partir de la Capitale nationale et de l'année 1968. Je réponds ainsi à une série de questions qui n'ont pas reçu suffisamment d'attention de la part des historiens : Comment les étudiants et les religieux mexicains ont-ils été impliqués dans les réseaux transnationaux de pensée radicale ? Comment ont-ils apporté ces idées à leurs communautés ? Et comment leurs interactions ont-elles façonné le radicalisme des Global Sixties ?