Thèse soutenue

Essais sur la politique monétaire, l'inflation et les marchés financiers en zone euro

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Auteur / Autrice : Aymeric Ortmans
Direction : Fabien Tripier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 01/12/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : Droit, Economie, Management
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude des politiques économiques de l'Université d'Évry
référent : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay‎. Graduate School Économie & management (2020-...)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Héricourt
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Ferrara, Valérie Mignon, Giovanni Ricco, Jean-Guillaume Sahuc
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Ferrara, Valérie Mignon

Résumé

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Cette thèse est composée de trois essais qui analysent les implications des risques macroéconomiques et financiers pour la politique monétaire, en utilisant la zone euro comme laboratoire.Le chapitre 1 montre comment la conduite de la politique monétaire de la zone euro a évolué au lendemain de la Grande Récession de 2007-09 par rapport à celle mise en œuvre aux États-Unis, et quels ont été les effets macroéconomiques de cette évolution. J'utilise un modèle vecteur autorégressif avec des paramètres variables dans le temps pour estimer une règle de politique monétaire avec des coefficients dérivants de réponse à l'inflation et à l'activité économique réelle. Les résultats montrent que la conduite de la politique monétaire dans la zone euro a évolué différemment qu'aux États-Unis après la crise de 2008. Alors que la règle de politique américaine estimée ne suggère aucun changement significatif dans la réaction systématique de la Fed aux fluctuations macroéconomiques après 2008, la fonction de réaction de la zone euro révèle des changements importants dans la politique monétaire de la BCE, qui a considérablement accru l'importance accordée à la stabilisation de l'inflation. Une analyse contrefactuelle montre que le changement de politique monétaire de la BCE semble être un déterminant clé du niveau d'inflation dans la zone euro en ZLB, qui aurait subi des épisodes déflationnistes successifs à partir de 2014.Le chapitre 2 étudie le rôle de la BCE dans l'arrêt de la propagation de la pandémie de coronavirus sur les marchés financiers de la zone euro. Nous utilisons des projections locales non-linéaires pour mesurer la réaction des spreads souverains aux nouveaux cas de COVID et examinons son évolution autour des dates d'interventions de la BCE en mars 2020. Les résultats montrent que malgré la controverse générée par la déclaration « nous ne sommes pas là pour réduire les spreads » de Christine Lagarde, la BCE a effectivement stoppé la propagation de la crise déclenchée par la pandémie aux marchés de la dette souveraine de la zone euro le 12 mars, avant l'annonce du PEPP et la conduite des opérations de marché survenues le 18 mars, conduisant au retournement des spreads souverains. Une analyse contrefactuelle indique que sans les interventions de la BCE, les spreads souverains dans la zone euro auraient atteint des niveaux comparables à ceux observés lors de la crise de la dette souveraine de 2010-12.Le chapitre 3 évalue les écarts d'inflation dans la zone euro, et la manière dont ils devraient être évalués à travers le prisme du risque d'inflation. Notre objectif est de fournir une image plus complète des écarts d'inflation entre les pays de la zone euro en fournissant des mesures variables dans le temps de la dispersion des risques d'inflation. Pour ce faire, nous construisons des mesures du risque de dispersion de l'inflation sur la base de l'écart type entre pays de la distribution prédictive de l'inflation estimée à l'aide d'une courbe de Phillips quantile. Nous constatons que si la dispersion était concentrée sur les risques d'inflation à la hausse jusqu'en 2008, elle a été plus forte pour la queue inférieure de la distribution après 2008. Les résultats montrent également que la dispersion de l'inflation a été alimentée par des épisodes successifs de risques d'inflation à la baisse au début de la crise du COVID et des risques d'inflation à la hausse au cours de la période post-COVID. Une analyse contrefactuelle souligne que les tensions financières sont un déterminant clé de la dispersion des risques d'inflation à la baisse, et que les perturbations des chaînes d'approvisionnement sont un facteur important de la dispersion des risques d'inflation à la hausse. Les résultats des estimations révèlent également une hétérogénéité importante des courbes de Phillips entre les pays et soulignent le rôle des coefficients hétérogènes de la courbe de Phillips dans la dispersion de l'inflation en zone euro.