Incidence des résistances Rlm11 et RlmS du colza sur le microbiote fongique associé à Leptosphaeria maculans et sur la sélection des allèles d'avirulence au cours du cycle infectieux
Auteur / Autrice : | Mathilde Gorse |
Direction : | Marie-hélène Balesdent, Valérie Laval |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie |
Date : | Soutenance le 13/12/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du végétal : du gène à l'écosystème (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Biologie Gestion des Risques en agriculture (Palaiseau ; 2007-....) |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Elisabeth Fournier |
Examinateurs / Examinatrices : Corinne Vacher, Bernard Dumas, Nathan Vannier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Elisabeth Fournier, Corinne Vacher |
Résumé
Le champignon phytopathogène Leptosphaeria maculans provoque la nécrose au collet, l'une des maladies les plus dommageables du colza, Brassica napus. En Europe, la méthode de lutte privilégiée est la résistance génétique gérée dans le déploiement de cultivars résistants. Alors que l'étude de l'effet de ces gènes de résistance se concentre souvent sur les populations de l'agent pathogène ciblé, l'effet sur le microbiote fongique associé reste peu décrit, bien qu'il contienne d'autres agents pathogènes. Cette thèse vise à décrypter l'effet potentiel de deux gènes de résistance spécifiques, Rlm11 et RlmS, i) sur la communauté fongique incluant L. maculans et ii) sur la diversité allélique des gènes d'avirulence correspondants chez L. maculans, AvrLm11 et AvrLmS.L'ensemble de l'étude est basé sur l'échantillonnage au champ de feuilles, tiges et résidus à des dates corrélées au cycle de vie de L. maculans. Ces prélèvements ont été réalisés sur des génotypes sensibles mais aussi résistants portant une résistance spécifique, Rlm11 ou RlmS, ou encore une résistance quantitative. L'ensemble du matériel biologique regroupe un total de 626 échantillons. Les communautés fongiques ont été décrites via l'utilisation de deux barcodes, l'ITS et le gène Actine, démontré ici comme nouveau barcode prometteur, bien que faisant face à un manque de séquences de référence. Nous avons montré que la communauté fongique est principalement structurée par l'organe de la plante, nous conduisant à définir feuilles, tiges et résidus comme des niches écologiques distinctes. Ces niches ont été caractérisées par l'évolution de l'abondance des espèces détectées plutôt que par leur alternance. Bien que d'effet plus faible, la saison culturale et le génotype de la plante ont eux aussi été identifiés comme structurant significativement la communauté. L'effet génotype varie selon le génotype considéré, en particulier selon le type de résistance, mais aussi selon la saison culturale. L'évolution de certaines espèces pathogènes a été spécifiquement étudiée, mettant ainsi en évidence une évolution au cours de la saison culturale conforme à la description de leur cycle de vie dans la littérature. Concernant L. maculans plus particulièrement, la multiplicité des génotypes disponibles a permis de caractériser et comparer la diversité allélique des gène d'avirulence sous pression de sélection. En accord avec les données de la littérature, AvrLm11 présentait un allèle majoritaire, des allèles polymorphes rares, et un allèle délété principalement détecté sur les génotypes Rlm11. AvrLmS quant à lui présentait une diversité allélique importante et sur tous les génotypes de plantes.Sur B. napus, une structuration a donc pu être décrite, tant à l'échelle de la communauté fongique qu'à l'échelle de l'espèce.