Thèse soutenue

Etude de l'impact de la nutrition azotée sur la phase initiale apoplasmique de l'interaction entre A. thaliana et B. cinerea

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Auteur / Autrice : Antoine Daviere
Direction : Mathilde FagardMarie-Christine Soulié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance le 31/03/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Végétal : du gène à l'écosystème
Partenaire(s) de recherche : référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Biosphera (2020-....)
Laboratoire : Institut Jean-Pierre Bourgin (Versailles ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Fudal
Examinateurs / Examinatrices : Elodie Gaulin, Sylvain Raffaele, Jérôme Pelloux, Nathalie Poussereau
Rapporteurs / Rapporteuses : Elodie Gaulin, Sylvain Raffaele

Mots clés

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Résumé

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Botrytis cinerea est un champignon phytopathogène nécrotrophe de la famille des Sclerotiniacées. A ce jour, plus de 1400 espèces de plantes hôtes de B. cinerea ont été recensées. Cet agent pathogène représente à lui seul 10% du marché mondial des fongicides et 50% des dépenses pour la protection de la culture de la vigne. Ces caractéristiques lui ont valu d'être classé parmi les modèles d'étude les plus importants économiquement et scientifiquement. Le génome de B. cinerea contient un grand nombre de gènes potentiellement impliqués dans la pathogénicité codant des enzymes de dégradation de la paroi végétale, des enzymes impliquées dans la biosynthèse de toxines ou encore dans la détoxication des espèces réactives de l'oxygène, mais aussi des protéases. De plus, l'interaction entre B. cinerea et ses hôtes est fortement impactée par les facteurs environnementaux dont notamment la nutrition des plantes. En effet, la quantité d'azote apportée à la plante hôte est capable d'influencer non seulement son immunité mais également la capacité du champignon à produire ses facteurs de virulence. L'objectif de ma thèse a été d'étudier l'impact de la nutrition azotée de la plante sur la phase précoce de l'infection, cruciale pour le devenir de l'interaction. Pour cela nous avons focalisé notre intérêt sur l'apoplasme, constituant la première zone d'échange entre la plante et le champignon. Pour commencer, nous avons réalisé la toute première description du protéome et du métabolome de l'apoplasme de feuilles d'A. thaliana lors de la phase initiale de l'infection par B. cinerea. Celle-ci a permis de mettre en évidence des protéines et métabolites déjà décrits dans ce pathosystème ainsi que de nouveaux acteurs comme l'allantoïne, AtXTH23, AtPRX62, AtRNS1, AT4G01700 et AtPNP-A côté plante et Bcin13g00960 côté champignon. La caractérisation fonctionnelle de ces candidats pourrait permettre de mieux comprendre cette interaction. Ensuite, notre étude du gène BcPNL1, codant une enzyme de B. cinerea appartenant à la famille des pectines lyases et exprimé très précocement lors de l'infection, a révélé son implication dans la pathogénicité. En effet, les oligogalacturonides (OGs) produits par BcPNL1 sont capables de réprimer les défenses de la plante pour faciliter l'infection. Enfin, nous avons observé que la nutrition en nitrate de la plante influence grandement l'expression des gènes de pectinases du champignon modulant ainsi la production d'OGs et l'induction des défenses. Parallèlement nous avons étudié le rôle de BcACP1, une protéase glutamique sécrétée précocement lors de l'infection et exprimée différentiellement par le champignon en fonction de la nutrition en nitrate de la plante. La comparaison de la pathogénicité d'une souche mutante du gène BcACP1 et à celle de la souche sauvage sur un panel d'accessions naturelles d'A. thaliana a permis de mettre en évidence une meilleure résistance des plantes au mutant à faible nitrate et une plus grande sensibilité à fort nitrate. Afin de mieux comprendre cette capacité à fonctionner comme un facteur de virulence ou d'avirulence, nous avons recherché des cibles protéiques de cette protéase dans le compartiment apoplasmique lors de la phase précoce de l'infection. Des cibles putatives de BcACP1 ont pu être identifiées dont des chitinases, des protéines de remodelage de la paroi et des régulateurs des défenses. Pour conclure, mes résultats de thèse ont pu mettre en évidence la perturbation par la nutrition azotée de la plante de processus importants mis en œuvre lors de la la phase initiale de l'interaction entre A. thaliana et B. cinerea.