Roland Barthes : à la recherche de l'irréductibilité : à partir de La Chambre claire
Auteur / Autrice : | Ruiqi Wang |
Direction : | Éric Marty |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et sémiologie du texte et de l'image |
Date : | Soutenance le 06/11/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Rabaté |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Coste, Magali Nachtergael |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Notre travail se concentre sur une série de questions qui ont émergé lors de la lecture de La Chambre claire : 1) Pourquoi Barthes s'est-t-il opposé fermement à l'étude sociologique de la photographie ? 2) Quelle raison l'a poussé à choisir un automate comme figure suprême du punctum dans cette œuvre de la théorie photographique ? 3) Quel était, au fond, l'enjeu de la définition du temps photographique comme « aoriste » pour Barthes ? Quel rapport existe-t-il entre cette définition et l'expression « ça a été » ? La thèse se compose donc de trois parties. La première partie retrace la relation entre Barthes et la sociologie. En s'inspirant d'une sociologie holistique de Durkheim-Mauss, Barthes propose un terme singulier, la « sociologique », qui le distingue de ses contemporains. La deuxième partie analyse l'automate dans La Chambre claire et ses trois précurseurs chez Barthes : la Femme dans le Michelet, le visage de Garbo dans les Mythologies et la Zambinella dans S/Z. Inscrite effectivement dans la tradition romantique allemande, l'automaticité représente une supériorité métaphysique liée aux tensions entre la vie et la mort, l'animé et l'inanimé. C'est ce qui différencie Barthes de Freud dans son interprétation de la notion d'« Unheimliche » : l'automate n'est pas une source de peur, mais incarne plutôt l'amour irréductible en tant qu'image du Neutre. La troisième partie se penche sur la définition unique du temps photographique dans La Chambre claire. En se référant à Benveniste et à Sartre, Barthes maintient consciemment deux expressions apparemment conflictuelles, à savoir « l'aoriste » et « ça a été », sans chercher à les synthétiser. Cela permet une maîtrise simultanée de l'histoire et du discours, ainsi qu'une coexistence et co-présence de la sémiologie et de la phénoménologie.