Quels sont les facteurs mécaniques explicatifs de la diminution de la performance lors de la course de sprint en virage ?
Auteur / Autrice : | Benjamin Millot Covos |
Direction : | Jean Slawinski |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du sport |
Date : | Soutenance le 07/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Sport, Expertise et Performance (Paris ; 2015-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvain Dorel |
Examinateurs / Examinatrices : Elena Bergamini, Neil Bezodis | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvain Dorel, Emilie Simoneau |
Mots clés
Résumé
La course en virage représente ~58% de la distance totale à parcourir sur toutes les disciplines sur piste à partir du 200 m. Malgré la prévalence de cette condition de course, elle a été peu analysée jusqu'à présent dans la littérature. En sprint, différents facteurs impactent la performance, parmi eux, l'application des forces au sol, la cinématique articulaire ainsi que l'électromyographie de surface. Ainsi, les objectifs de cette thèse de doctorat étaient de décrire les éventuelles modifications qui surviennent lors du virage en comparaison à la ligne droite à partir de la phase de starting-blocks et jusqu'à l'atteinte de la vitesse maximale. Nous avons opté pour une approche multidimensionnelle lors d'expérimentations menées in-situ avec des participants expérimentés de la course de sprint en virage (200 et 400 m). Ce travail de thèse a été scindé en quatre études différentes, issues d'un même protocole expérimental. La première étude avait pour objectif de comparer l'utilisation d'un système à navigation inertielle à un système de référence (i.e. plateformes de forces) pour la mesure de la vitesse du centre de masse. Les résultats ont montré que la vitesse du plan horizontal du centre de masse était sous-estimée (< ~7%) avec le système à navigation inertielle en comparaison au système de référence. La deuxième étude s'intéressait à la comparaison des forces de réaction du sol ainsi que les impulsions entre la ligne droite et le virage en utilisant des plateformes de force intégrées directement dans la piste. Les résultats de cette étude ont démontré que dans le virage, les participants n'étaient pas en mesure de produire des niveaux de force similaire à la ligne droite, notamment sur la jambe intérieure. Cela était dû à une augmentation marquée de la force latérale dans le virage, afin d'adopter une trajectoire curviligne. Pour contrecarrer cela, les participants augmentaient leur temps d'appuis sur la jambe intérieure afin de produire des niveaux d'impulsions résultante et verticale similaire à la ligne droite. La troisième étude explorait quant à elle la cinématique articulaire de la hanche, du genou et de la cheville lors du virage, en comparaison à la ligne droite grâce au système à navigation inertielle. Lors de la phase d'appuis, nous avons principalement rapporté une diminution de l'extension de genou de la jambe intérieure et une augmentation de la flexion plantaire de la cheville extérieure, dues à l'inclinaison vers l'intérieur du virage. Enfin, la quatrième et dernière étude explorait les chronologies de mise en action ainsi que les niveaux d'activation de quatre muscles des membres inférieurs grâce à l'électromyographie de surface. Nous avons rapporté un plus faible niveau d'activation du Vastus Lateralis (i.e. extenseur de genou) de la jambe intérieure dans le virage en comparaison à la ligne droite. Mis à part ce muscle, dans l'ensemble, les chronologies de mise en action et les niveaux d'activations musculaires étaient proches entre la ligne droite et le virage. Ces résultats dans leur globalité nous permettent de mieux comprendre les raisons pour lesquelles la performance est diminuée lors de la course de sprint en virage en comparaison à la ligne droite. Basés sur ces résultats, nous avons dressé des recommandations pratiques dans un double objectif d'amélioration de la performance et de réduction des risques de blessures.