Signes moteurs et maladies psychotiques : la dextérité manuelle comme marqueur de la progression de la maladie vers la schizophrénie
Auteur / Autrice : | Quentin Le Boterff |
Direction : | Påvel Lindberg |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 15/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de psychiatrie et neurosciences de Paris (2008-....) |
Jury : | Président / Présidente : Véronique Marchand-Pauvert |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Giersch, Jacqueline Fagard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Dervaux, Thierry Pozzo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Introduction : La schizophrénie est un trouble psychiatrique qui se caractérise par différents symptômes parmi lesquels des déficits sensorimoteurs et cognitifs. Comme les troubles du spectre autistique, la schizophrénie suit un modèle neurodéveloppemental. La charge neurodéveloppementale impliquant le développement de la maladie peut être mesurée par l'intermédiaire des signes neurologiques mineurs : de subtils déficits en motricités des patients. Le but de ce travail de thèse est de valider la capacité des mesures de la dextérité manuelle à évaluer ces déficits de manière rapide, quantitative, et objective afin d'identifier les patients au stade précoce de la schizophrénie, et de prédire leur évolution. Méthode : Nous avons développé un outil d'évaluation de la dextérité manuelle sous la forme d'une application tablette. La fiabilité des mesures et leur validité ont été testées au sein d'un groupe de 88 sujets sains. Dans une seconde étude, 20 patients atteints d'un premier épisode psychotique (FEP), 20 de schizophrénie chronique (SCZ), et 20 de troubles du spectre autistique (ASD) ont été comparés à 20 sujets sains pour tester les capacités de classification des patients de l'outil et pour comparer les mesures de dextérité manuelle à des mesures d'excitabilité et d'inhibition corticale. Dans une troisième étude encore en cours, l'évolution symptomatologique de la sensorimotricité des patients au stade de premier épisode psychotique a été évaluée à 3 mois. Résultats : Les mesures de dextérité manuelle obtenues avec l'outil tablette sont des mesures fiables qui permettent de classifier efficacement les différents troubles psychiatriques, en particulier les patients FEP qui présentent plus de déficits que les groupes SCZ et ASD. Ce déficit est représenté en particulier dans les tâches de rotation mentale et de taps en rythme de notre évaluation. La même dynamique apparaît dans la mesure neurophysiologique d'inhibition intracorticale. La tâche évaluant le contrôle visuomoteur continu présente cependant un déficit plus élevé chez les patients SCZ que FEP, suggérant que cette mesure est celle qui a le plus de potentiel pour capturer l'évolution symptomatologique des patients. Conclusion : L'évaluation de la dextérité manuelle que nous avons développée présente des résultats prometteurs concernant l'identification des patients au stade précoce de la psychose, et semble associée aux capacités d'inhibition intracorticale des patients. Des améliorations de l'outil et des évaluations sur de plus grands échantillons restent cependant nécessaires pour valider les résultats d'identification et, surtout, de prédiction de l'évolution.