Thèse soutenue

Expérience de la violence dans le travail d'accouchement et dans le soin obstétrical

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Auteur / Autrice : Claire Michel
Direction : Mi-Kyung Yi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Recherches en psychanalyse et psychopathologie
Date : Soutenance le 03/02/2023
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Laurie Laufer
Examinateurs / Examinatrices : Laurie Laufer, Aline Cohen de Lara, Patricia Perrenoud, Jacky Nizard
Rapporteur / Rapporteuse : Aline Cohen de Lara, Patricia Perrenoud

Résumé

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Ce travail de thèse est né d'une interrogation sur le terme de violence obstétricale, apparu en langue française dans les années 2010, et venant directement interroger la prise en charge actuelle de la grossesse et de l'accouchement par la médecine moderne. Par l'intermédiaire de l'histoire de l'obstétrique et des mouvements féministes, c'est d'abord le contexte de son émergence qu'il s'agit de comprendre depuis le point de vue psychanalytique qui est le nôtre, en tant que le caractère récent de son apparition contraste avec les pratiques et vécus séculaires qu'il désigne. Par cette émergence, s'ouvre alors un référentiel permettant de penser d'une façon nouvelle une expérience qui, jusque-là, ne pouvait que peu se formuler à la première personne pour les femmes. C'est à cette expérience que nous nous intéressons dans la suite de ce travail, à travers la parole de femmes ayant accouché en milieu hospitalier. Pour ce faire, nous avons adopté une méthodologie dite mixte, qui mêle des données quantitatives, issues d'un questionnaire distribué en service de maternité, à des données qualitatives issues d'entretiens de recherche menés avec des femmes ayant accouché peu de temps auparavant, ainsi qu'avec des soignants en périnatalité. Ce matériel nous a permis de repérer certains des éléments qui ponctuent le vécu d'accouchement en milieu hospitalier, un vécu qui se dit bien souvent dans les termes de l'impuissance, de la passivation, de l'étrangeté et de l'extériorisation d'un corps qui se fait objet de l'autre. Ces éprouvés sont par ailleurs mis en sens au travers des modalités de la relation avec les soignants, lieu d'expression du fantasme, mais également d'enjeux de pouvoir et de savoir qu'il s'agit de mettre en lumière. La traversée de ces éléments permet de redonner au terme de ''violence'' sa portée, et de comprendre ce que peut ici signifier un accouchement traumatique.