Interaction posture et cognition : vers une optimisation des performances cognitives par l'action
Auteur / Autrice : | Gabriella Abou khalil |
Direction : | Karine Doré-Mazars |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences cognitives |
Date : | Soutenance le 27/06/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Paris ; 1996-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Vision, Action, Cognition (Paris ; 2012-...) |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Poirel |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Poirel, Christine Assaiante, François Maquestiaux, Isabelle Olivier, Thierry Lelard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Assaiante, François Maquestiaux |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Historiquement et encore couramment, les fonctions cognitives sont étudiées indépendamment de la posture, généralement en position assise. Indéniablement, réaliser une tâche cognitive nécessite que l'individu contrôle par ailleurs sa posture (Huxhold et al., 2006). Ce contrôle implique l'intervention des entrées sensorielles, du système nerveux central et musculaire, permettant ainsi la stabilisation et l'orientation du corps et du regard dans l'espace (Massion, 1994). Bien que longtemps considéré automatique, des études ont montré l'implication de ressources attentionnelles et cognitives dans le maintien du contrôle postural, de la posture et de la marche. Puisque le contrôle postural, la marche et le fonctionnement cognitif nécessitent différents types de ressources cérébrales et puisqu'une tâche cognitive est nécessairement réalisée dans une posture, les interactions cognitivo-motrices sont devenues l'objet de nombreuses études. Différents résultats ressortent, certaines études confirmant la détérioration des performances d'une tâche en faveur de l'autre et d'autres ne montrant aucune interférence. Plusieurs facteurs, tels que la nature de la tâche réalisée, son niveau de difficulté, l'âge de l'individu, son état physique et mental, peuvent moduler les interactions cognitivo-motrices. Cependant, un consensus existe sur le rôle de l'attention dans ces interactions. Dans ce contexte, l'objectif de cette thèse est d'établir une association entre une tâche cognitive et une posture permettant de maximiser les performances cognitives sans compromettre le maintien du contrôle postural. Nous présumons que cela est possible au sein d'une population de jeunes adultes sains effectuant des tâches ne dépassant pas les ressources disponibles de l'individu. Pour ce faire, nous avons étudié différents groupes de jeunes adultes sains réalisant des tâches cognitives dans différentes postures habituelles comme la position assise ou debout et également en marchant. Les paramètres posturaux ont été mesurés avec une plateforme de force ATMI© et un tapis de marche GAITRite®. Pris dans leur ensemble, les résultats des études conduites dans la présente thèse suggèrent que les performances dans des tâches cognitives nécessitant particulièrement la mémoire épisodique et l'attention sélective sont meilleures - en termes de nombre de bonnes réponses et temps de réaction - lorsque la tâche est réalisée debout ou en marchant plutôt qu'en étant assis. Inversement, les performances dans des tâches d'arithmétique sont meilleures si elles sont réalisées assis plutôt que debout ou en marchant. Ces résultats sont obtenus sans entraver le contrôle postural de l'individu. Nous interprétons ces résultats selon l'hypothèse de partage de ressources (Kahneman, 1973), en suggérant que le chevauchement de zones cérébrales communes aux deux tâches réalisées simultanément permet l'amélioration des performances cognitives, tant que la difficulté de chaque tâche n'est pas trop importante. Les résultats de cette thèse viennent à l'appui de nouvelles perspectives sur les interactions cognitivo-motrices soulignant l'intérêt de varier la posture selon la tâche cognitive réalisée, notamment dans le contexte des apprentissages scolaires. Les résultats de cette thèse viennent à l'appui de nouvelles perspectives sur les interactions cognitivo-motrices soulignant l'intérêt de varier la posture selon la tâche cognitive réalisée, notamment dans le contexte des apprentissages scolaires.