Solidarité chez Victor Hugo, Jules Michelet et George Sand
Auteur / Autrice : | Hervé François |
Direction : | Claude Millet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et sémiologie du texte et de l'image |
Date : | Soutenance le 23/09/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Haber |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Haber, Anne-Gaëlle Weber, Yvon Le Scanff | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Gaëlle Weber, Yvon Le Scanff |
Mots clés
Résumé
Dans les décennies qui suivent la Révolution française, alors qu'il apparait nécessaire de repenser le lien social, se développent progressivement des débats autour de la solidarité qui vont se prolonger tout au long du XIXe siècle, comme une face inversée de la grande Question sociale. La spécificité de ce travail est de tenter de montrer comment ce vocable commun de solidarité traverse les écrits de trois figures majeures du romantisme français, Victor Hugo, Jules Michelet et George Sand. Par une démarche systématisée de confrontation de leurs écrits, il s'agit de se demander comment ces auteurs tentent de proposer, avec ce terme, une réponse au risque de déliaison de la société, qui puise ses racines dans la pensée romantique de la grande continuité de la nature. Il s'agit de cerner les contours d'un terme que chacune des oeuvres s'approprie de manière spécifique pour concilier, dans le champ de la société, l'égalité générale et la liberté des individus et dire un manque que l'écriture, in fine, cherche à combler. Jeu de miroirs qui fait surgir des points de rencontre et des divergences non nécessairement pensés par ces auteurs. En examinant le mot de solidarité, d'abord dans la vision de la nature, puis dans celle de la société, nous faisons émerger, dans le champ littéraire, une notion structurante du romantisme politique français. Celle-ci fabrique une naturalisation du politique qui n'en est pas la justification, mais une refondation critique. Malgré cette vision partagée d'une assise naturelle qui viendrait régler la question de l'origine, les écrits des trois auteurs butent finalement sur la tension entre l'individuel et le collectif, la propriété et la communauté, la liberté et l'égalité, que la solidarité qu'ils appellent de leurs voeux, toujours différée, échoue à résoudre.