De l’ancêtre sauvage aux variétés modernes du blé dur : stratégies écologiques et réponse à la compétition
Auteur / Autrice : | Taïna Lemoine |
Direction : | Cyrille Violle, Hélène Fréville, Florian Fort |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecologie fonctionnelle |
Date : | Soutenance le 06/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Hinsinger |
Examinateurs / Examinatrices : Maud Tenaillon, Olivier Duchene | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Joëlle Fustec, Anne Laperche |
Mots clés
Résumé
La domestication a conduit à de profonds changements phénotypiques des espèces cultivées, amenant à l’émergence de « syndromes de domestication ». L’adaptation de ces espèces aux conditions des cultures (peuplement monospécifique, forte densité, haut niveau d'intrants), a abouti à un surinvestissement des individus dans la compétition pour les ressources, au détriment de la productivité du groupe. Bien que la compétition intraspécifique dans les cultures soit un sujet central pour les sélectionneurs et les agronomes depuis le milieu du XXe siècle, l’évolution de l’aptitude à la compétition chez les espèces cultivées est encore mal connue. L’objectif général de cette thèse est d’évaluer comment la domestication et la sélection moderne ont modulé les stratégies écologiques du blé dur et son aptitude à la compétition. En mobilisant une approche fonctionnelle, nous avons caractérisé la morphologie aérienne et souterraine d’un panel de génotypes issu d’une série de domestication chez le blé dur, allant de sa forme sauvage aux variétés modernes. Cela nous a permis de montrer que l’espace phénotypique de cette espèce est structuré par les mêmes compromis que ceux décrits au niveau interspécifique. Ces résultats suggèrent que les compromis fonctionnels sont maintenus à l’échelle intraspécifique malgré l’effet de la sélection artificielle. Nous avons ensuite évalué la réponse à la compétition des génotypes issue de la série de domestication du blé. Ce travail a mis en évidence que les formes domestiquées étaient plus performantes en compétition que leurs ancêtres sauvages, et cela malgré une plus faible plasticité des traits. Enfin, nous avons montré que les réponses de la biomasse à l’augmentation de la densité étaient similaires entre les différents stades de la série de domestication du blé dur. En parallèle, nous avons montré que les relations allométriques entre la biomasse végétative et la biomasse reproductive ne variaient pas entre les compartiments malgré des changements phénotypiques majeurs. Cette thèse permet d’améliorer notre compréhension des effets de la domestication et de la sélection moderne sur l’écologie d’une espèce de grande culture. L’étude des stratégies écologiques et des interactions plante-plante au sein des espèces cultivées ouvre des opportunités intéressantes pour l’amélioration variétale et des pistes pour l’amélioration de la performance des cultures.