Thèse soutenue

Évolution de la saisonnalité reproductive : une investigation multi-échelle chez les mammifères

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Auteur / Autrice : Lugdiwine Burtschell
Direction : Elise HuchardBernard Godelle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'évolution et de la Biodiversité
Date : Soutenance le 18/12/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de l'évolution (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Céline Teplitsky
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Yves Henry, Guillaume Péron
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Loison, Gilles Nigel Yoccoz, Gilles Nigel Yoccoz

Mots clés

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Résumé

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La saisonnalité reproductive est une adaptation majeure aux cycles saisonniers qui consiste à regrouper temporellement les évènements reproductifs, en vue de synchroniser les coûts énergétiques associés avec la saison la plus productive de l’année. Cette stratégie est largement répandue, notamment chez les mammifères où les coûts de reproduction sont particulièrement élevés pour les femelles, et varie fortement entre espèces, allant d’une saisonnalité accrue pour certaines à une absence totale de saisonnalité pour d’autres. Pourtant, nous sommes encore incapables de prédire les variations de saisonnalité reproductive entre espèces sur la seule base de la saisonnalité de leur environnement. Cette situation est le reflet d’une prise en compte insuffisante d’autres déterminants potentiels de la saisonnalité reproductive, comme l’histoire de vie ou la socialité, et plus généralement de l’absence d’un cadre théorique global pour expliquer la diversité de stratégies observées. Dans cette thèse, je propose un cadre théorique complet et nouveau, décliné en 11 hypothèses portant sur les déterminants écologiques, d’histoire de vie et sociaux de la saisonnalité reproductive, que je mets ensuite à l’épreuve à travers trois approches méthodologiques complémentaires : (i) une étude populationnelle, (ii) une étude théorique de modélisation et (iii) une analyse comparative. Neuf de ces onze hypothèses ont été soutenues par nos analyses, même si certains résultats sont spécifiques à un taxon. En particulier, nous montrons que l'intensité de la saisonnalité reproductive diminue lorsque les espèces vivent dans des environnements moins saisonniers (1), plus productifs (2) et plus imprévisibles (3), étalent leur effort reproductif dans le temps (4), pallient les disettes saisonnières par des innovations en matière de recherche de nourriture (tampon cognitif) (5) ou par une stratégie alimentaire plus diversifiée (tampon écologique) (6), présentent une mortalité juvénile élevée par rapport à celle des adultes (7) et subissent une compétition reproductive importante entre femelles (8) avec des variations dues au rang (9). Ces résultats viennent montrer la pertinence de ce cadre théorique nouveau qui enrichit notre compréhension de la complexité des déterminants de la saisonnalité reproductive des mammifères, améliorant ainsi notre potentiel prédictif quant à leur résilience au changement climatique. Ils apportent également un éclairage inédit sur l’émergence et le maintien de la reproduction non saisonnière chez les espèces à histoire de vie lente, avec des implications en écologie, en histoire de vie, en écologie comportementale et en anthropologie.