Thèse soutenue

Organisation trophique des écosystèmes marins, que peut nous apprendre l’étude des vertébrés fossiles

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Auteur / Autrice : Alexandre Assemat
Direction : Sylvain AdnetCatherine Girard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Paléobiologie
Date : Soutenance le 26/01/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de l'évolution (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Delphine Bosch
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Adnet, Catherine Girard, Delphine Bosch, Emilia Jarochowska, Gilles Cuny, Olga Otero, Jürgen Kriwet
Rapporteurs / Rapporteuses : Emilia Jarochowska, Gilles Cuny

Résumé

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Au sein des communautés de vertébrés marins modernes, le groupe des élasmobranches (requins et raies) présente une incroyable diversité taxonomique et écologique les plaçant comme éléments clés de la structure de leurs réseaux trophiques. Cependant, malgré leur succès à traverser la plupart des grandes crises biologiques du phanérozoïque de nombreuses espèces appartenant à ce groupe se retrouvent aujourd’hui en danger d’extinction. La reconstruction de leur écologie trophique dans le registre fossile (essentiellement composé de dents) se présente comme un atout majeur dans la compréhension de la résilience de ces groupes aux évènements d’extinction massive. L’analyse en parallèle des conodontes, un autre groupe de vertébrés marins aussi connu par leurs dents et qui a connu une histoire évolutive florissante au travers des crises paléozoïques avant de s’éteindre au cours de celle de la limite Trias/Jurassique permet d’envisager la compréhension des facteurs ayant mené au déclin et à l’extinction totale de ce groupe. Le but de cette thèse est de caractériser le trophisme et l’impact des crises biologiques sur les communautés d’élasmobranches et de conodontes fossiles à l’aide de deux proxys : la composition isotopique du calcium de l’émailloïde des dents et la topographie dentaire aux abords de deux crises majeures : la crise Dévonien/Carbonifère et la crise Crétacé/Paléogène. La calibration de ces proxys sur des faunes d’élasmobranches modernes a permis de montrer la force de l’outil isotopique dans la reconstruction du trophisme chez ces groupes. D’autre part l’outil topographique a quant à lui permis de souligner l’opportunisme chez les élasmobranches actuels et fossiles et un certain découplage entre type dentaire et trophisme. L’analyse de la composition isotopique au sein du registre fossile des élasmobranches a permis de mettre en évidence 1- la résilience des taxons de faible niveau trophique autour de la crise Crétacé/Tertiaire ainsi que la diversification des sélachimorphes au sein des prédateurs apicaux lors de l’extinction des grands reptiles. 2- Retracer l’écologie trophique de la lignée de requins géants du genre Otodus. 3- De mettre en évidence des comportements singuliers tels que le charognage chez les grands requins du Crétacé. L’analyse de la topographie dentaire dans le registre fossile a quant à elle permis de montrer une ségrégation morphologique des éléments plateformes au sein des conodontes supposant leur capacité à traiter des aliments différents en fonction des espèces. Les résultats de cette thèse confirment l’intérêt des outils isotopiques et morphologiques pour la compréhension du trophisme des vertébrés marins modernes et fossiles, y compris dans le temps long, permettant ainsi de mieux appréhender la résilience de ces taxons en période de crise.