L'antiracisme fragmenté : les mobilisations postcoloniales contre le racisme en France

Fragmented anti-racism : postcolonial mobilisations against racism in France

• Auteur / Autrice : Roman Vareilles
• Direction : Éric Savarese
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Science Politique
• Date : Soutenance le 03/05/2023
• Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science politique (Montpellier ; 2010-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d’études politiques et sociales : environnement, santé, territoires (Montpellier ; 1999-....)
• Jury : Président / Présidente : Christophe Roux
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Éric Savarese, Christophe Roux, Stéphane Beaud, Corinne Torrekens, Soline Laplanche-Servigne
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Beaud, Corinne Torrekens

Mots clés

Mots clés contrôlés

Sociologie

Émigration et immigration

Lutte contre le racisme

Racisme

Postcolonialisme

Mots clés libres

Postcolonial

Mouvements sociaux

Racisme

Antiracisme

Immigration

Sociologie

Postcolonial

Social movements

Racism

Anti-Racism

Immigration

Sociology

Résumé

Cette thèse étudie les divergences stratégiques qui traversent les mobilisations postcoloniales contre le racisme. Dans une perspective de sociologie de l'action collective, il s'agit d'étudier les usages des références coloniales et raciales comme moyens de mobilisation dans la lutte contre le racisme en France. En comparant les discours et les répertoires d'action déployés par trois groupes actifs de 1995 à 2022, ce travail, basé sur une observation de terrain et des entretiens biographiques, interroge les fondements de la polarisation de l'antiracisme postcolonial autour de deux modèles-types d'intervention : la théorie et le terrain. À partir de la notion d'espace, on constate que l'orientation vers une lecture postcoloniale du monde a une incidence sur le choix des modes d'action et par extension sur la constitution des effectifs militants. Ces dynamiques internes se traduisent par une évolution des liens entre l'espace antiraciste et le champ politique et donnent lieu à des tentatives de dépassement des frontières qui les séparent. La mise en perspective de ces stratégies de mobilisation avec les trajectoires sociales et les carrières militantes des acteurs donne à voir la prégnance des divergences de classe dans les tentatives de mobilisation des victimes de racisme.

This thesis studies the strategic divergences that go through postcolonial mobilizations against racism. From a sociology of collective action perspective, it studies the use of colonial and racial references as a means of mobilization in the fight against racism in France. By comparing the discourses and repertoires of collective action deployed by three groups active from 1995 to 2022, this work, based on field observation and biographical interviews, questions the foundations of the polarization of postcolonial anti-racism around two models-types of intervention: theory and field. From the notion of space, we see that the orientation towards a postcolonial reading of the world has an impact on the choice of modes of action and, by extension, on the constitution of the activist workforce. This internal dynamic is reflected in an evolution of the links between the anti-racist space and the political field and gives rise to attempts to overcome the borders that separate them. Putting these mobilization strategies into perspective with the social trajectories and militant careers of the actors reveals the importance of class differences in the attempts to mobilize the victims of racism.