Thèse soutenue

ImoHS : Etude de l'immunomodulation de la réponse immunitaire dans l'Hidradénite suppurée et Evaluation in vitro et ex vivo d'une nouvelle stratégie thérapeutique

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Auteur / Autrice : Marie Lamiaux
Direction : Nadirah DelhemPhilippe Modiano
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Recherche clinique, innovation technologique, santé publique
Date : Soutenance le 12/12/2023
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Thérapies Assistées par Lasers et Immunothérapies pour l’Oncologie (Lille)
Jury : Président / Présidente : Bertrand Liagre
Examinateurs / Examinatrices : Rabah Boukherroub, Pierre Gosset
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Hüe, Céline Frochot

Résumé

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L'hidradénite suppurée (HS) est une dermatose chronique, débilitante et suppurative des plis. Sa physiopathologie reste mal comprise et seule la chirurgie est curative au prix d'exérèses parfois délabrantes. Les études sont limitées du fait de l'absence de modèle animal de la maladie, de son hétérogénéité et de son caractère multifactoriel. Plusieurs études ont montré le rôle de la dysbiose cutanée dans l'inflammation chronique de la maladie pouvant être causée par une altération de sécrétion de peptides antimicrobiens (PAMs) liée au dysfonctionnement kératinocytaire. La thérapie photodynamique (PDT) a montré un rationnel dans le traitement des dermatoses inflammatoires. Cependant la faible pénétrance du PS limite l'action thérapeutique et donc sa pertinence dans l'HS due aux trajets fistuleux parfois profonds.La première partie des résultats a permis de caractériser notre modèle in vitro de lignée kératinocytaire humain immortalisé HaCaT, muté sur le gène de la Nicastrine (modèle HS), où nous observons des troubles de la différenciation kératinocytaire notamment morphologique et protéique par rapport à la lignée sauvage. Dans un second temps, nous avons évalué le sécrétome de nos milieux de culture, où nous observons la présence de cytokines pro-inflammatoires de la voie TH1 et TH17 (IL-1β, IL-17a, IL-23 et IFN-γ) ainsi qu'un défaut de sécrétion IL-10 dans notre modèle KO à l'état basal par rapport à la lignée sauvage ce qui pourrait participer au déséquilibre de la réponse inflammatoire. Par ailleurs, nous montrons un changement du profil d'expression des marqueurs de différenciation kératinocytaire, dans notre modèle in vitro d'HS, exposé à une inflammation induite (TNF-α + IL-6 + LPS), qui s'apparente à un profil de kératinocytes de la couche basale, caractérisé par une capacité proliférative élevée et une survie cellulaire prolongée. Ces propriétés pourraient être la cause de l'acanthose épidermique décrite dans l'HS qui est responsable de l'occlusion folliculaire ainsi que des cicatrices hypertrophiques caractéristiques de la maladie. Nous observons, à partir de test de blessure, que notre lignée HaCaT KO présente une meilleure capacité de cicatrisation que la lignée WT et que l'induction de la différenciation augmente cette capacité. Les caractéristiques présentaient par notre lignée HaCaT KO s'apparentent à un état d'activation kératinocytaire décrit en particulier lors du processus de cicatrisation où les kératinocytes suivent une voie de différenciation épithéliale alternative leur permettant d'acquérir des capacités de migration et de prolifération.Dans un second temps, nous avons testé l'effet de la PDT sur notre modèle in vitro. Nous observons une plus grande efficacité et sélectivité de la PDT au BdM sur notre lignée HaCaT KO par rapport à la PDT au 5-ALA. Nous avons également obtenu, en parallèle, l'autorisation du comité de protection des personnes pour la réalisation de l'étude clinique ImoHS afin de pouvoir évaluer la réponse immunitaire locale et systémique, à partir de prélèvements sanguins et d'explants cutanés issus de patients HS. Dans ce cadre, nous avons mis au point un nouveau dispositif d'illumination de PDT pour le traitement d'explants cutanés humains (modèle ex vivo). Nous avons également mis au point et validé notre stratégie d'analyse d'étude des sous-groupes des cellules lymphoïdes innées par cytométrie de flux à partir du sang de donneur sain.Le projet de thèse a permis de mieux caractériser le modèle in vitro d'HS et l'impact de la différentiation et de l'inflammation sur les HaCaT KO. Nous avons également mis en évidence l'efficacité de la PDT au BdM sur notre modèle in vitro d'HS. L'autorisation obtenue pour la mise en place de l'étude clinique ImoHS, nous permettra par son côté translationnel, de valider nos résultats obtenus sur un modèle ex vivo.