Modélisation de l’absorption intestinale du glucose avec le test oral au D-Xylose pour l’exploration de sa contribution sur la réponse glycémique postprandiale : études chez le Porc et l’Homme
Auteur / Autrice : | Rébecca Goutchtat |
Direction : | Thomas Hubert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie |
Date : | Soutenance le 01/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École graduée Biologie-Santé (Lille ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Recherche Translationnelle sur le Diabète (Lille ; 2002-....) - Recherche translationnelle sur le diabète - U 1190 |
Jury : | Président / Présidente : David Val-Laillet |
Examinateurs / Examinatrices : François Pattou, Julie-Anne Nazare, Jean-François Gautier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Maude Le Gall, Fanny Storck-Gantois |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La réponse glycémique postprandiale (RGP) est reconnue comme un facteur prédictif précoce de l'apparition du diabète de type 2 (DT2), indépendamment de la glycémie à jeun. Si l'implication de la diminution de la sensibilité et de la sécrétion d'insuline sur la RPG, et par conséquent sur la physiopathologie du DT2, a été bien étudiée, celle de l'absorption intestinale du glucose (AIG) reste partiellement comprise. La RGP est sous l'influence de nombreux mécanismes dont les principaux sont l'apparition du glucose exogène, l'utilisation du glucose par les tissus et la production endogène de glucose. L'AIG, l'insulinosécrétion et la sensibilité à l'insuline gouvernent ainsi la RGP.Les données de la littérature laissent supposer que l'évaluation en routine de l'AIG permettrait une médecine de précision pour améliorer la prévention et le traitement du DT2. Cependant, l'AIG est une variable difficile à mesurer in vivo, ce qui implique la nécessité d'un biomarqueur facile à utiliser en pratique clinique.L'objectif de ce travail a été de mieux comprendre la contribution de l'AIG sur la RPG, particulièrement par la validation d'une nouvelle méthode de quantification de l'absorption. Ce travail a été conduit par des approches expérimentales sur modèle porcin et par une approche transversale à partir de données cliniques.Dans un premier temps, nous avons montré que l'élaboration d'un modèle de miniporc mimant une hyper-absorption de glucose et de lipides était, chez cette espèce, la seule stratégie efficace permettant l'induction d'un syndrome métabolique avec des signes précoces d'intolérance au glucose. Deuxièmement, nous avons élaboré un modèle fiable, spécifique et simple d'utilisation de quantification de l'AIG en utilisant le test oral au D-Xylose. Troisièmement, nous avons montré que l'apparition systémique du D-Xylose ne dépendait ni de l'insulinosensibilité, ni de l'insulinosécrétion, mais que son mécanisme d'absorption était modifié par la vitesse de vidange gastrique dans les temps précoces du repas. Enfin, les études transversales ont mis en évidence l'association entre l'AIG et le statut glycémique ainsi que sa contribution positive sur la RGP, aussi bien précoce que globale, et quel que soit le statut glycémique.Après avoir validé l'apparition systémique du D-Xylose comme biomarqueur fiable de quantification de l'AIG, notre étude a permis également de confirmer l'association entre une AIG augmentée et une hyperglycémie postprandiale. L'AIG serait donc un prédicteur précoce permettant le phénotypage des patients et leur prise en charge personnalisée dans l'optique d'une médecine de précision. Moduler l'absorption intestinale du glucose, par les inhibiteurs de SGLT1 ou la chirurgie métabolique représente donc une stratégie thérapeutique pertinente pour l'amélioration de la réponse glycémique postprandiale.