Impact de la résistance aux inhibiteurs de LpxC dans la transmission de la peste
Auteur / Autrice : | Alix Laffitte |
Direction : | Nadine Lemaître |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie |
Date : | Soutenance le 01/02/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Center for Infection and Immunity of Lille |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Marie Lacroix |
Rapporteur / Rapporteuse : Alexandra Aubry, Christian Demeure |
Mots clés
Résumé
Chez Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae, des mutations du gène fabZ (responsable de la synthèse des phospholipides membranaires) sont responsables de la résistance à une nouvelle classe d'antibiotique potentielle, les inhibiteurs de LpxC, enzyme du métabolisme du lipide A. Dans ce travail, nous avons caractérisé les mécanismes de résistance aux inhibiteurs de LpxC et étudier leur coût biologique chez Y. pestis, dans des conditions mimant celles rencontrées par la bactérie dans son cycle infectieux. La fréquence de la résistance aux inhibiteurs de LpxC chez Y. pestis était faible entre 2,3.10-9 et 4,5.10-10 et parmi les 8 mutants résistants obtenus, 5 avaient des mutations dans le gène fabZ et 3 n'en avaient pas. La plupart des mutants résistants présentaient une morphologie, à la coloration de Gram, modifiée par rapport à la souche sauvage et deux d'entre eux avaient une croissance effondrée dans des conditions proches de celles rencontrées par Y. pestis chez le mammifère (croissance à 37°C, en présence de sérum humain et de macrophages murins). La complémentation par le gène fabZ a permis de restaurer le morphotype et la croissance des mutants ainsi que la sensibilité aux inhibiteurs de LpxC, sauf chez un mutant ayant une substitution P22L de FabZ qui est demeuré résistant. Le séquençage du génome entier de ce mutant et des expériences de complémentation ont mis en évidence un nouveau mécanisme de résistance lié à un transporteur ABC putatif. Le séquençage du génome entier des autres mutants résistants, en particulier des mutants dépourvus de mutations dans le gène fabZ, a mis en évidence des mutations dans des gènes différents principalement impliqués dans les appareils de sécrétion et les systèmes de transport membranaires. Leur responsabilité dans la résistance aux inhibiteurs de LpxC reste à établir par la création de mutants de délétion et des expériences de complémentation. Les expériences in vivo chez la puce, ont montré que l'ensemble des mutants avaient tendance à moins bien bloquer le proventricule de la puce et donc seraient moins à même d'être transmis. Ainsi, chez Y. pestis, la résistance aux inhibiteurs n'est pas exclusivement liée aux mutations du gène fabZ comme chez les autres entérobactéries. De plus, elle peut affecter la survie de Y. pestis au cours de son cycle infectieux en raison de l'impact potentiel sur les lipides et les échanges membranaires.