Thèse soutenue

Etude et gestion des risques liés aux glissements de terrain en milieu urbain : application à la ville d'Al Hoceima (Nord du Maroc)

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Auteur / Autrice : Mohamed El Khattabi
Direction : Jamal El KhattabiAli Azdimousa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie civil
Date : Soutenance le 22/12/2023
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....) en cotutelle avec Université Mohammed Premier Oujda (Maroc)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l’ingénierie et des systèmes (Lille ; 2021-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LGCgE - Laboratoire de Génie Civil et géo-Environnement
Jury : Président / Présidente : Said Bengamra
Examinateurs / Examinatrices : Mirvat Abdallah
Rapporteur / Rapporteuse : Lahcen Zouhri, Rachid Bouferra

Résumé

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Les glissements de terrain représentent des phénomènes extrêmement dangereux, influencés par divers paramètres et critères fréquemment observés dans différents endroits dans le monde. Leur gestion se révèle complexe, d'autant plus s'ils sont localisés en milieu urbain, en raison des risques qu'ils présentent pour la population et les habitations, ainsi que de la difficulté des mesures correctives à mettre en place. Cette thèse se concentre sur l'étude des glissements de terrain appliquée à la ville d'Al Hoceima, au nord du Maroc. L'objectif est d'analyser leurs origines ou leur réactivation, les facteurs prédisposants qui les déclenchent, et de comprendre les mécanismes en jeu.Pour relever ce défi, une méthodologie basée sur l'analyse des mouvements de terrain à travers une approche pluridisciplinaire, combinant géologie, hydrogéochimie et géotechnique, s'est avérée essentielle. L'analyse du versant étudié révèle une morphologie complexe, résultant d'une géologie caractérisée par une activité tectonique et une lithologie souvent altérée. Du point de vue géotechnique, cela se traduit par des caractéristiques mécaniques variant de faibles à moyennes, et qui diminuent encore sous l'effet de l'action de l'eau. L'activité tectonique intense a engendré des failles et des fractures qui ont structuré le versant, créant des structures en blocs qui fragilisent davantage le terrain. Les mesures inclinométriques ont permis de localiser les plans de glissement à des profondeurs moyennes comprises entre 15 mètres et 25 mètres. Ces mesures ont également révélé des déplacements relatifs des blocs pendant les mouvements. L'analyse chimique des eaux souterraines indique la présence de sulfates de sodium, parfois mêlés à du chlorure de sodium, témoignant d'un lessivage des formations autochtones (Trias-Lias et Jurassique), aggravé par l'influence de la nappe phréatique montante. De plus, les eaux usées, représentant des volumes additionnels, viennent encore perturber l'équilibre du versant en s'infiltrant depuis la surface, comme en témoigne la détection de nitrates dans les eaux analysées.Ces résultats ont motivé la réalisation de simulations visant à approfondir la compréhension des mécanismes des glissements de terrain. Un modèle prenant en compte les discontinuités géologiques et analysant les déformations, les déplacements et les frottements dans les fractures a été utilisé, en se focalisant principalement sur les zones sujettes aux glissements. Cette modélisation a confirmé les conclusions tirées de la phase analytique de l'étude tout en permettant de planifier des actions correctives.