Thèse soutenue

La perplexité : une expérience philosophique de la vie morale

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Auteur / Autrice : Florent Sinniger
Direction : Éléonore Le Jallé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 29/11/2023
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Thomas Bénatouïl
Examinateurs / Examinatrices : Anna Zielinska
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandra Laugier, Layla Raïd

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse vise à montrer que la perplexité contribue à notre excellence morale. Comme il n'existe pas de corpus dédié à cette question au sein de la philosophie morale, mon point de départ est un livre de Gareth Matthews sur la perplexité socratique, l'aporia. Très présente en particulier dans les dialogues socratiques de Platon, l'aporia apparaît comme une expérience récurrente pour les interlocuteurs de Socrate, une expérience que Socrate prétend partager avec eux et qui appartient donc au modèle de la maturité philosophique. La manière dont l'aporia contribue à faire de Socrate un excellent philosophe peut nous aider à comprendre comment la perplexité peut aussi faire de nous de meilleures personnes. Mais le contexte de discussion philosophique dans lequel s'illustre Socrate dans les Dialogues est aussi un peu étroit pour apprécier le rôle que la perplexité pourrait jouer dans notre vie morale. La lecture de Matthews peut donc nous révéler des contrastes intéressants avec les exigences d'une recherche en philosophie morale, des contrastes qui m'amènent à me tourner vers plusieurs philosophes contemporains, en particulier Martha Nussbaum, Bernard Williams et Stanley Cavell. Pour finir, je me tourne vers Pierre Hadot pour tenter de rapprocher à nouveau frais la perplexité philosophique et la perplexité morale, à partir de la notion de la philosophie comme manière de vivre. J'essaie alors d'effacer les contrastes qui nous ont servi de point de départ, terminant ainsi sur l'idée que la perplexité morale, finalement, n'est rien d'autre que la perplexité philosophique à l'œuvre dans la vie morale.