Thèse soutenue

Essais sur les relations laboratoire-médecins et la concurrence entre princeps et génériques

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Auteur / Autrice : Hancito Garçon
Direction : Anne-Laure SamsonJean-Michel Josselin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 14/03/2023
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LEM - Lille Économie Management
Jury : Président / Présidente : Étienne Billette de Villemeur
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Versaevel
Rapporteurs / Rapporteuses : Izabela Jelovac, Nicolas Sirven

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse, composée de 4 chapitres, s'articule autour de deux grands thèmes : l'impact des relations laboratoires-médecins sur le système de santé et les implications de la concurrence entre les médicaments de marque (prin-ceps) et leurs génériques en France. Le premier chapitre évalue l'influence des avantages et rémunérations versés par les laboratoires pharmaceutiques aux médecins sur les pratiques de prescriptions de ces derniers. Nous observons une influence forte des laboratoires : 1 euro supplémentaire investi dans la promotion des ventes auprès de l'ensemble des médecins libéraux d'une région pourrait rapporter un peu plus de 5,15 euros de ventes. La discussion qui s'ensuit conduit à interpréter cette relation comme révélatrice de pratiques commerciales plus « abusives » que « positives », i.e., non nécessairement tournées vers la délivrance de médicaments permettant des gains en santé. Le deuxième chapitre étudie la stratégie de ciblage des médecins par l'industrie pharmaceutique. En effet, les résultats obtenus dans le premier chapitre laissent supposer que les médecins ne sont pas contactés de manière aléatoire. Il y a donc des profils de médecins qui intéresseraient plus les laboratoires que d'autres. Les résultats obtenus suite à l'estimation d'un modèle de biais de sélection montrent que les laboratoires ciblent les médecins ayant une grosse influence dans le système de santé. On retrouve dans le profil cible des médecins de sexe masculin, préférentiellement des professeurs exerçant au sein des Centres Hospitaliers Régionaux et Universitaires (CHRU) ou dans des centres spécialisés dans la lutte contre le cancer. Le fait d'exercer en centre-ville est aussi corrélé à des montants reçus plus élevés. Le troisième chapitre aborde la question de la gestion du cycle de vie des princeps en analysant l'effet de la concurrence des génériques sur les parts de marché de ces derniers après l'expiration des brevets. Utilisant un modèle de durée, on a modélisé le temps écoulé (en mois) après l'arrivée de la concurrence générique pour la perte de 25%, 50% et 75% de parts de marché pour les princeps. Nos résultats montrent que le positionnement du princeps en termes de prix par rapport aux génériques, le nombre de concurrents générique ainsi que la réglementation jouent un rôle important dans le maintien ou non des parts de marché des princeps dans le temps. Enfin dans le quatrième chapitre on analyse l'optimalité du prix des princeps dans le sens qu'il maximise leur profit. Dans le chapitre 3, on a observé d'une part une perte de parts de marché continu pour le princeps suite à l'arrivée de la concurrence des génériques. Et d'autre part qu'une réduction du prix des princeps pouvait réduire la vitesse de la perte de parts de marché indiquant que les princeps devraient baisser leur prix pour faire face à la concurrence. Toutefois, ce n'est pas ce qui est observé, en réalité les princeps coûtent en moyenne 45% plus cher que leurs génériques 24 mois après le début de la concurrence. A l'aide d'une modélisation théorique, alliée à une modélisation empirique on a trouvé que dans la grande majorité des cas les prix des princeps sont optimaux et les laboratoires n'ont pas intérêt à baisser leurs prix et négocieront avec le CEPS le prix le plus élevé possible. Ces résultats ont des implications sur la réglementation du marché car la sécurité sociale sera obligé de rembourser des médicaments plus chers pendant que des alternatives moins chers existent. Une application systématique du TFR serait-elle la solution? Ce n'est pas évident car à long terme cela pourrait avoir des effets néfastes sur le marché des médicaments.