L'addictologie palliative : de la créativité d'un concept nomade
Auteur / Autrice : | Johann Caillard |
Direction : | Bertrand Quentin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie pratique |
Date : | Soutenance le 17/04/2023 |
Etablissement(s) : | Université Gustave Eiffel |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil) - Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Folscheid |
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Quentin, Régis Aubry, François Paille, Laurence Lalanne-Tongio, Cynthia Fleury | |
Rapporteur / Rapporteuse : Régis Aubry, François Paille |
Mots clés
Résumé
Toute la complexité des addictions provient de leur impact sur la capacité propre de la personne à préserver sa santé. Cette maladie de la dépendance (alcoolisme et toxicomanie dans notre recherche), à la croisée du soma et de la psyché, est une passion. Elle inscrit ces personnes dans une active passivité et altère leur volonté, restreint leur liberté, notamment celle, au cœur de nos travaux, d'adhérer à des soins addictologiques curatifs. Dans l'expression gravissime de ces personnes, alors en situation dites « d'addictologie dépassée », la panoplie thérapeutique existante démontre son inefficacité. Anesthésié, physiquement et psychiquement, ces addicts sont dans l'impossibilité de vouloir un autrement. Face à l'aporie soignante qui en résulte, l'oscillation entre l'obstination déraisonnable et le rejet de ces intempérants, une nouvelle voie, palliative, est ici à construire. L'« addictologie palliative » se présente comme un autrement du soin renonçant au cure : elle répond à la spécifique souffrance de ces addicts en situation de fin de vie et à l'épuisement des équipes les accompagnant vers cette inéluctable et précoce mort. Cette approche repose sur une proposition de nomadisme du concept des soins palliatifs et de l'emprunt de ses ressources philosophiques, de son aura. La création de ce concept d'« addictologie palliative » offre une perspective à des pratiques soignantes épuisantes, aux questionnements éthiques qu'elle soulève, ainsi qu'une reconnaissance des soins prodigués. Elle s'inscrit dans une modalité de pensée analogue aux soins palliatifs, privilégiant la qualité à l'espérance de vie, indépendamment de la question de leurs consommations de toxique