Thèse soutenue

Rôle du capital humain dans le développement au Burkina Faso

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Auteur / Autrice : Seydou Bouda
Direction : Patrick PlaneThéophile AzomahouBity Diene
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques
Date : Soutenance le 12/05/2023
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Grégoire Rota-Graziosi
Rapporteur / Rapporteuse : Pam Zahonogo, Bernadette Dia Kamgnia

Résumé

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Le Burkina Faso est confronté à des défis de développement. Dans la stratégie de développement 2021-2025 y sont inscrits le développement du capital humain et la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie. Parlant de secteurs porteurs, l’agriculture est clairement identifiée comme un secteur porteur majeur, de par son poids dans l’économie nationale. Les programmes et politiques de développement élaborés au Burkina Faso ont toujours consacré un budget important à l’éducation comme l’une des variables clés contribuant à l’amélioration du capital humain. Après tant d’efforts et moyens consentis à l’amélioration du capital humain, on se peut se demander légitiment si l’amélioration du capital humain influence positivement le développement au Burkina Faso. Plusieurs indicateurs de capital humain existent mais beaucoup convergent vers la considération que l’éducation est un élément incontournable dans sa détermination. Certaines études aboutissent à des résultats mitigés concernant la relation entre l’éducation et le développement. La présente étude a pour objectif d’analyser les effets du capital humain sur le développement au Burkina Faso. Il s’agit en premier lieu d’analyser les effets de l’éducation sur la productivité agricole des ménages ruraux ; en second, d’analyser le rôle que peut jouer l’éducation dans l’adoption des techniques de production agricoles et en troisième lieu d’analyser le rôle que peut jouer l’éducation dans la réduction des inégalités.Les résultats montrent que le niveau d’éducation du responsable de l’exploitation agricole a un effet positif sur la productivité des principales cultures vivrières et de rente. De façon générale, lorsque le responsable de parcelle a le « niveau alphabétisé », l’inefficience technique est réduite par rapport à ceux n’ayant reçu aucune instruction. Cette inefficience est encore plus réduite quand le chef d’exploitation atteint le niveau primaire ou secondaire. Pour une meilleure efficacité dans la production des cultures de rente, l’enquête révèle que le secondaire est le niveau requis. L’accompagnement technique des agriculteurs, l’appartenance à un groupement de même qu’être localisé dans la zone sub-soudanienne permettent d’être plus efficients. De même, les résultats montrent qu’un niveau d’éducation élevé est associé à une probabilité plus grande d’adoption des nouvelles techniques de production, tout en réduisant les techniques polluantes comme l’adoption des pesticides. Les résultats montrent également que l’éducation est source d’inégalité de bien-être. Que ce soit en milieu rural ou en milieu urbain, l’effet est significatif, mais l’ampleur est plus important en milieu urbain qu’en milieu rural.Ces résultats suggèrent que les décideurs politiques pourraient davantage mettre l’accent sur l’accès à l’éducation permettant aux agriculteurs d’être efficients et d’adopter les techniques agricoles modernes les plus efficaces, gage d’une agriculture durable. Dans le souci de réduire les inégalités de revenus, il faut réduire les disparités entre villes et campagnes quant aux chances d’accès à l’instruction, qu’il s’agisse de l’alphabétisation ou des différents niveaux d’éducation. Au Burkina Faso, le coton peut être considéré comme la culture benchmark des politiques agricoles. Les pouvoirs publics devront mettre en œuvre une politique volontariste en capitalisant sur la culture du coton pour l’appliquer à certaines cultures vivrières comme le maïs, le riz et même le niébé aujourd’hui bien ancré dans les habitudes de consommation en milieu urbain comme dans les campagnes.