Thèse soutenue

Impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sur le secteur bancaire de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jean Calvin Abela
Direction : Samuel Guérineau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 20/11/2023
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Michaël Goujon
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Cabrillac
Rapporteurs / Rapporteuses : Anoh Kodjê Blaise Gnimassoun, Delphine Lahet

Résumé

FR  |  
EN

Les nouvelles technologies financières (fintech) ont pris de l’ampleur ces dernières années. Il est question d’analyser la situation dans la zone de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), en terme d’appropriation de ces technologies et de leur impact sur la stabilité financière. Nous avons procédé à une revue de la littérature pour identifier les mécanismes de transmission des fintech sur la stabilité financière. En outre, nous avons mené deux enquêtes. En premier lieu, nous avons administré un questionnaire à toutes les banques commerciales de la CEMAC pour évaluer leur degré d’appropriation des fintech. Ensuite, nous avons mené une étude sur le terrain pour recenser les fintech en activité et leur domaine de compétence.Les résultats ont montré que les Fintech en tant que services ne sont pas très utilisées par les banques commerciales de la CEMAC. Leur impact est donc limité sur la stabilité financière dans la communauté. Par ailleurs, 82,5% des banques de la CEMAC ont un site internet et propose les services de l’internet banking et du mobile banking. Enfin, sur les 35 fintech recensées, près de 70% offrent des services de paiement en ligne par le mobile money.Par ailleurs, d’après les résultats de l’enquête du premier chapitre, les banques commerciales de la CEMAC ont estimé qu’elles avaient eu des gains financiers et de productivité en adoptant les nouvelles technologies (internet banking et mobile banking). Mais aucune étude n’a été réalisée pour étayer cette hypothèse.Nous avons collecté les données bancaires de 2010 à 2017 auprès de l’organe de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), organe de régulation de la CEMAC. Nous avons estimé un modèle de panel fixes sur le ratio de rentabilité de l’actif. Les résultats trouvés montrent que la mise en place des services de l’internet banking et du mobile banking ont un impact négatif sur la rentabilité des banques commerciales de la CEMAC. Ce résultat est contraire à l’intuition des banques commerciales lors de l’enquête. Il pourrait se justifier par le fait que les investisseurs lourds consentis lors de la mise en place grèvent les profits la première année. L’absence des données longues pourraient aussi expliquer ce résultat. Pour ce qui est de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), elle est dans l’incapacité de mettre à la disposition des agents économiques des quantités suffisantes de petites coupures et des pièces de monnaie. Cette situation, qui créé un problème d’inclusion monétaire, serait due aux coûts élevés de production et de distribution des billets et pièces de monnaie.Il est proposé une digitalisation progressive au franc cfa, afin de réduire les coûts liés à la mise en circulation des billets et pièces. La monnaie numérique de banque centrale (MNBC ou CBDC - Central Bank Digitale Currency) est une solution candidate pour la digitalisation. Mais il s’avère que le caractère récent de la technologie qui sous-tend la CBDC et le nombre limité des cas d’usage ne garantissent pas la réussite de cette solution dans les pays de la CEMAC. Il est proposé à court terme la mise en place d’une monnaie mobile de banque centrale (MMBC), qui serait émise par la Banque Centrale, en partenariat avec les entreprises de téléphonie mobile, qui sont déjà distributrices du mobile money.