Trois essais sur l'impact du changement climatique sur la valorisation et les politiques des entreprises
Auteur / Autrice : | Nicolas Baelen |
Direction : | Sylvain Marsat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 27/11/2023 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Clermont Recherche Management |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Giordano |
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Pijourlet, Stéphanie Giamporcaro | |
Rapporteur / Rapporteuse : Fabrice Hervé, Jean-Laurent Viviani |
Résumé
Ce travail doctoral, s’articulant autour de trois études empiriques, s’intéresse à l’impact du changement climatique sur la valeur et les politiques menées par les entreprises. Notre objectif est de contribuer à une littérature grandissante sur la finance climatique en analysant les implications du risque climatique sur l’évaluation et la prise de décisions des entreprises, par le biais de la politique d’investissement et des stratégies environnementales.Dans le chapitre 1, nous définissons les risques climatiques et stratégies environnementales et discutons de leurs implications financières sur les entreprises, d’un point de vue théorique et empirique. Nous présentons ensuite les pistes de recherche sur l’impact du changement climatique sur les entreprises que nous étudions dans les chapitres suivants.Dans le chapitre 2, nous analysons l’impact des stratégies d’atténuation et d’adaptation au changement climatique sur la performance financière des entreprises. Basé sur un échantillon international de 3544 entreprises de 42 pays sur la période 2012-2016, nous distinguons la stratégie environnementale en deux concepts définis par le IPCC (Houghton et al., 2001) : la mitigation et l’adaptation au changement climatique. Les résultats montrent que la mitigation a un impact positif et significatif sur la performance comptable et financière des entreprises. Cependant, l’adaptation est seulement associée à un Q de Tobin plus élevé. De plus, nous montrons une complémentarité entre la mitigation et l’adaptation sur le ROA, tandis que ces deux stratégies ont un impact positif lorsqu’elles sont menées simultanément.Dans le chapitre 3, nous étudions l’effet du risque physique lié au changement climatique futur sur la valeur des firmes. Basé sur un échantillon international de 1294 firmes sur la période 2009-2020, nous mesurons le risque physique à l’aide d’une notation unique par entreprise développée par Carbon4 Finance. En phase avec Dessaint et Matray (2017), nous trouvons que le risque aigu a un effet négatif et significatif sur la valeur des firmes, alors que le risque chronique n’a pas d’impact significatif. Nos résultats suggèrent que le risque physique ne doit pas être considéré comme un problème global étant donné les différences d’évaluation des risques aigus et chroniques par les investisseurs. En étudions les canaux de transmissions des risques physiques sur la valeur des firmes, nous trouvons que les risques aigus impliquent une réduction de la croissance des ventes et des dividendes. Nous montrons donc un impact matériel plus important du risque aigu qui peut expliquer la différence d’impact par rapport au risque chronique.Dans le chapitre 4, nous étudions l’influence du risque physique sur la politique d’investissement des entreprises. Basé sur un échantillon américain de 4008 observations en firme-années sur la période 2009-2020, les résultats montrent que le risque climatique physique est positivement et significativement associé au niveau de R&D ainsi qu’aux investissements long-terme des firmes. Ces résultats suggèrent que le risque physique a un impact sur le type et la nature des investissements des entreprises. Nous montrons également que l’interaction entre le risque physique et la R&D a un effet significatif et positif sur la prise de risque des entreprises. Nous observons que les entreprises utilisent leurs liquidités excédentaires pour investir davantage dans des projets de R&D. Nos résultats montrent que les entreprises avec un risque physique élevé ont tendance à prendre plus de risques à travers des investissements en R&D pour s’adapter au changement climatique.Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent que le risque climatique est un déterminant significatif de la valeur et de la prise de décisions des entreprises, en particulier par le biais de la politique d’investissement et des stratégies environnementales.