Thèse soutenue

Évaluation de la réponse des prairies à la sécheresse grâce à des séries chronologiques d'images satellites

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Auteur / Autrice : Donald A. Luna
Direction : Catherine Picon-Cochard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Gestion de l'environnement
Date : Soutenance le 20/06/2023
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut National de la Recherche Agronomique (France). Unité mixte de Recherche sur l'Ecosystème Prairial (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Julien
Examinateurs / Examinatrices : Julien Pottier, Clélia Sirami, Jean-Baptiste Féret
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Choler, Laurence Hubert-Moy

Résumé

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Les sécheresses deviennent plus fréquentes et intenses avec le changement climatique, ce qui menace la durabilité des services écosystémiques fournis par de nombreux agroécosystèmes, y compris les prairies gérées, dans de nombreuses régions du monde. L'anticipation et l'atténuation des effets de la sécheresse ont motivé les recherches scientifiques en agronomie, écophysiologie et écologie. Pour mieux comprendre les processus associés à la réponse des prairies aux sécheresses, de nombreuses études ont mené des expérimentations en pot, en mésocosme ou sur le terrain. Malgré leur rôle primordial dans l'élaboration de nos connaissances actuelles, ces approches font face à des limitations cruciales comme leur étendue spatio-temporelle restreinte et leur disjonction des conditions réelles. Le développement de produits et de techniques de télédétection ouvre des pistes prometteuses pour le suivi des écosystèmes terrestres et leur réponse aux diverses sources de perturbations. En complément des expérimentations plus classiques sur la sécheresse et des observations sur le terrain, cette thèse a pour objectif de tirer parti des données de télédétection satellitaires à long termepour évaluer la variabilité et les déterminants de la réponse des prairies à lasécheresse dans les systèmes agricoles du Massif central. Pour ce faire, cette thèse examine d'abord les approches méthodologiques actuelles pour l'évaluation de la réponse des prairies à la sécheresse par télédétection. Elle révise ensuite à déterminer la variabilité et les facteurs de sensibilité des prairies à la sécheresse à l'échelle régionale. Enfin, elle approfondit l'analyse de ces réponses en s'affrichissant de facteurs confondants, grâce à l'assimilation de données de télédétection à un modèle simple de croissance des prairies permanentes gérées. La revue bibliographique des analyses par télédétection des effets de la sécheresse sur les prairies a révélé l'existence de cinq approches méthodologiques alternatives. De loin, l'approche méthodologique la plus courante appelée ici « inférence statistique » consiste à inférer l'impact de la sécheresse à partir de la relation statistique entre la réflectance de la végétation et les indices météorologiques de sécheresse à l'aide de données chronologiques à long terme. Cette analyse bibliographique a également montré que la plupart des recherches ont été menées dans les Grandes Plaines (Amérique du Nord) et le Plateau mongol (Asie centrale) laissant de nombreux vides biogéographiques, en particulier dans les régions tempérées de l'Europe occidentale. La deuxième partie de cette thèse souligne la forte variabilité de la réponse des prairies gérées tempérées dans une région montagneuse hétérogène (le Massif central en France). Plus important encore, cette variabilité pourrait s'expliquer par un ensemble de facteurs pédoclimatiques, la diversité végétale et les pratiques de gestion. Conformément à l'attendu, certains facteurs pédologiques et topographiques, comme la capacité de rétention en eau du sol, ont été identifiés comme des facteurs d'atténuation clés des effets de la sécheresse. En outre, nos résultats ont montré une sensibilité plus faible des prairies préférentiellement fauchées plutôt que pâturées et avec une utilisation précoce. Pour les sécheresses longues et peu fréquentes, la diversité végétale a eu d'importants effets atténuants, mais nos conclusions suggèrent des effets en cascade complexes entre les pratiques de gestion et la structure des communautés végétales qui doivent encore être examinés. Enfin, la dernière partie de cette thèse a fourni une évaluation plus complète des réponses des prairies à la sécheresse en décomposant ses composantes de résistance et de résilience et en isolant l'impact de la sécheresse des influences confondantes des événements de gestion (coupe ou rotations de pâturage) et la phénologie de la végétation. (...)