Thèse soutenue

Relations entre vitesse d'ascension des magmas et explosivité

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Auteur / Autrice : Guillaume Georgeais
Direction : Estelle F. Rose-KogaYves Moussallam
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Structure et évolution de la terre et des autres planètes
Date : Soutenance le 24/03/2023
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Fondamentales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Magmas et Volcans
Jury : Président / Présidente : Tim H. Druitt
Examinateurs / Examinatrices : Kenneth T. Koga, Caroline Martel, Andrew Harris
Rapporteurs / Rapporteuses : Fidel Costa, Margaret Hartley

Mots clés

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Résumé

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A ce jour, alors que l'occurrence d'une éruption majeure n'est pas clairement déterminée, une seconde question se pose concernant la puissance de celle-ci. La gestion de l'évacuation des populations ou encore l'établissement de cartes de risques volcaniques dépendent directement de ce paramètre. Certaines études portées sur les problèmes de dynamique magmatique indiquent un début de lien entre la vitesse d'ascension des magmas et certains paramètres tels que l'intensité de l'éruption (Fergusson et al , 2016). Au cours de cette thèse je vais m'intéresser au lien qui peut exister en vitesse d'ascension des magmas et le VEI (Index d'Explosivité Volcanique).Pour estimer les vitesses d'ascension et de décompression des magmas, je m'interesse aux profils de diffusion des éléments volatils le long de golfes ouverts vitreux contenus dans les cristaux, appelés « embayments ». Au cours d'une éruption, les conditions de solubilité des éléments volatiles change. Cela entraine l'exsolution des éléments volatils concernés et une variation de leur concentration dans le liquide. Il existe alors un déséquilibre de concentration entre le fond des embayments (non affectés par les phénomènes d'exsolution) et leur embouchure appauvrie en éléments volatils. Ce déséquilibre est corrigé via diffusion du fond vers l'embouchure des embayments, formant progressivement un profil de diffusion alors dépendant de la durée de déséquilibre. Ces phénomènes de diffusion s'arrêtent brusquement lors de la fragmentation et du refroidissement jusqu'à la trempe du verre, conservant le profil de diffusion le long de l'embayment. Il est alors possible de déterminer une vitesse de décompression à partir d'un modèle numérique.-Dans un premier temps, j'ai cherché à établir une base solide pour développer les futures études sur les embayments. La méthode est assez récente et s'est développée au cours des études, sur une gamme plus étendue de volcans et d'échantillons. La portée et le but de chaque étude est différent à chaque fois et le modèle numérique employé varie spécifiquement avec chaque étude, rendant les résultats incomparables.Afin de démocratiser l'utilisation de cette méthode et de former cette base de données, j'ai développé et partagé un programme simple d'utilisation et adapté à une large gamme compositions de magmas, destiné à estimer les vitesses de décompression à partir de profils de diffusion de H2O, CO2 et S. Ce programme fait l'objet de mon premier article, accepté au journal Geochemistry, Geophysics, Geosystems. Au cours de cette étude, je teste mon modèle en répliquant les calculs des études précédentes et en comparant les résultats obtenus avec ceux déjà parus. Ensuite, je recalcule toutes les vitesses de décompression en suivant un protocole de calcul unique afin d'obtenir des résultats comparables. Si on ne considère que les vitesses les plus élevées de chaque éruption étudiée, on observe une tendance positive avec la magnitude et la hauteur du panache pour les magmas basaltiques. Ces deux tendances semblent donc indiquer un lien entre vitesse de décompression et VEI pour les magmas basaltiques au niveau global. Dans une optique de suivi du risque éruptif pour un unique volcan, il me semble essentiel d'étudier s'il existe une telle relation pour un même édifice.- Deuxièmement, j'ai cherché à étudier ce lien sur des éruptions d'explosivité variés d'un unique édifice volcanique : le Stromboli. C'est un volcan mafique donc potentiellement concerné par les relations susmentionnées. C'est aussi un volcan très étudié qui profite d'un suivi complet et régulier. Les objectifs de cette étude sont multiples : (1) confirmer la présence d'un lien entre vitesse de décompression maximale et VEI, (2) comparer les vitesses estimées par la méthode des embayments avec celles des autres méthodes et (3) mettre en relation les informations apportées par les méthodes de calcul de vitesse de décompression et le suivi géophysique du volcan.