Thèse soutenue

Identification et caractérisation de composés circulants d’intérêt dans le sérum d’ours brun hibernant – Étude des effets biologiques du sérum d’ours hibernant sur cellules humaines

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Auteur / Autrice : Christian Boyer
Direction : Étienne Lefai
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 02/02/2023
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de nutrition humaine (Clermont-Ferrand)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Balandier, Damien Roussel
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Morio, Damien Freyssenet

Résumé

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L’atrophie musculaire, qui constitue un enjeu majeur en matière de santé publique, est une affection qui touche les personnes âgées, mais aussi les personnes sédentaires, immobilisées ou souffrant d’une inflammation chronique. L’utilisation de modèles animaux, en particulier les rongeurs de laboratoire, a permis d’élucider les mécanismes moléculaires et physiopathologiques à l’origine de l’atrophie musculaire. Dans la recherche de solutions thérapeutiques, l’exploration d’un modèle de résistance naturelle à l’atrophie musculaire doit permettre d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche innovantes. Le laboratoire explore comment l‘ours brun hibernant est capable de préserver son tissu musculaire durant plusieurs mois d’immobilité, et comment son sérum est capable d’induire des modifications de la balance protéique sur des cellules musculaires humaines. L’objectif principal de mon travail de thèse était d’identifier des composés ou familles de composés circulants chez l’ours en hibernation, et responsables d’effets biologiques sur des cellules humaines. Dans un premier temps j’ai recherché une activité biologique facilement mesurable, et qui pourrait être utilisée pour cribler les composés circulants. La mesure de l’activité NADH déshydrogénase par un test colorimétrique, permet de suivre les effets inhibiteurs du sérum et de ses fractions sur des cellules humaines en culture, de façon robuste et reproductible. Grace à cet outil, nous avons pu initier le criblage de plusieurs fractions issues du sérum d’ours hibernant, débutant ainsi une approche sans a priori dans la recherche des composés actifs du sérum d’ours hibernant. Ces travaux ouvrent la voie aux tests de nouvelles fractions, permettant d’avancer vers l’identification de nouvelles molécules ayant un effet positif sur la balance énergétique cellulaire. Selon la même démarche, le développement de plusieurs outils de mesure couvrant d’autres domaines du métabolisme cellulaire devrait permettre à l’avenir de compléter cette approche. En parallèle, dans la recherche de composés circulants actifs présent dans le sérum d’ours hibernant, j’ai axé mes recherches sur des composés en relation avec le système endocannabinoïde. J’ai pu ainsi mettre en évidence une diminution globale du tonus endocannabinoïde, avec une diminution des ligands de la voie canonique. De façon surprenante, la concentration d’oleoylethanolamide (OEA) circulante est multipliée par trois en hiver, suggérant un rôle important de ce composé dans la physiologie de l’hibernation chez l’ours brun. La poursuite de ces travaux doit permettre de mieux cerner les composés circulants d’intérêt pour la médecine humaine, et d’avancer vers des solutions thérapeutiques innovantes dans la lutte de certaines pathologies, comme l’atrophie musculaire.